Dans un récent bulletin intitulé Perspectives semestrielles 2023, sur les perspectives d’investissement au deuxième semestre de 2023, Capital Group a écrit que le deuxième semestre présente un marché riche de cibles pour les investisseurs, malgré une incertitude et des changements considérables. 

Parmi ces opportunités, l’investisseur institutionnel souligne celle que représentent les actions internationales. Il estime que les champions mondiaux entrent dans une nouvelle réalité. Selon lui, l’économie européenne fait preuve d’une résilience surprenante, alors que la Chine rouvre ses portes. 

Ainsi, Capital Group observe que les grandes entreprises mondiales tirent parti des opportunités de croissance dans le monde entier. Selon lui, l’économie de l’Europe se distingue par sa résilience en dépit de la guerre en Ukraine, l’inflation élevée et la montée des taux d’intérêt.

Capital Group explique aussi dans son bulletin que les consommateurs ont continué à dépenser, et que les voyages et le tourisme ont repris. De plus, les entreprises européennes bénéficient selon Capital Group d’une combinaison de croissance domestique modeste et d’opportunités internationales, y compris la réouverture de l’économie chinoise. 

Dollar US en renfort 

Le gestionnaire de fonds croit également que le déclin du dollar américain pourrait stimuler les actions internationales, en se faisant le catalyseur des investissements à l’étranger. « Bien que cela ait des implications pour les actifs américains, une tendance à la baisse continue serait une bonne nouvelle pour les investisseurs en actions et obligations internationales, où les rendements ont été érodés ces dernières années par les effets de la conversion des devises », peut-on lire dans le bulletin de Capital Group. 

Risques à court terme 

Martin Romo

Or, les occasions de rendement s’accompagnent souvent d’une contrepartie. Les risques ont également augmenté, prévient Martin Romo, directeur de portefeuille, Capital Group U.S. Equity Fund, dans son mot d’introduction au bulletin Perspectives semestrielles 2023. « Non seulement les risques de marché et de l’économie, mais aussi les risques politiques », ajoute-t-il.

M. Romo énumère les questions à considérer au moment d’évaluer les investissements potentiels. « Quelle est la position des États-Unis par rapport à la Chine ? La guerre en Ukraine va-t-elle s’intensifier ? Comment les régulateurs réagiront-ils à une crise de confiance dans le secteur bancaire ? Nous devons être prêts à accepter un inconfort à court terme pour un bénéfice à long terme », écrit-il. 

Pourtant, Martin Romo n’hésite pas à dire que le moment est idéal pour être un investisseur actif. « Il est plus important que jamais de rechercher des opportunités à l’échelle mondiale, mais aussi de garder un œil sur les risques croissants sur les marchés, l’économie et le monde » conseille-t-il.

Montagne de liquidités 

Compte tenu de l’incertitude, il y a beaucoup d’argent sur la touche ces jours-ci. Le moment est peut-être venu d’envisager de le mettre au travail - Martin Romo. 

Le bulletin de Capital Group rappelle à ce sujet que les investisseurs ont déplacé leurs actifs des placements en actions et en obligations vers le marché monétaire, amenant celui-ci à un total record de 5,42 billions de dollars américains (B$ US, soit mille milliards) au 31 mai 2023, ou 7,23 B$ CA au taux de change actuel. Atteint au 22 mai 2020, le sommet précédent s’était établi à 4,79 B$, soit 6,39 B$ CA. 

Une montagne de liquidités sur la touche peut être le signal d’un marché haussier », titre Capital Group au haut du graphique qui contient ces données. « Compte tenu de l’incertitude, il y a beaucoup d’argent sur la touche ces jours-ci. Le moment est peut-être venu d’envisager de le mettre au travail », suggère pour sa part Martin Romo. 

Dividendes élevés en énergie 

Capital Group estime que les investisseurs rendus plus réfractaires par les pertes de 2022 pourraient envisager d’affecter une partie de leurs liquidités à des actions qui versent des dividendes. Cette stratégie offrirait un potentiel supplémentaire de revenu et de plus-value du capital, croit-il. 

Selon un classement mondial fourni dans son bulletin, le rendement des dividendes versés par les entreprises du secteur de l’énergie trône au sommet, à 5 %, suivi de celui du secteur de l’immobilier, à 4 %. Le secteur des services publics et celui des matériaux suivent, avec chacun un rendement des dividendes de 3,8 %. Le secteur financier affiche un rendement des dividendes de 3,6 %. Dans tous les autres secteurs, le rendement des dividendes tombe sous la barre des 3 %. Capital Group fonde son classement sur l’indice MSCI AII Country World Index.

Champions européens 

En Europe, certaines entreprises peuvent prospérer même dans un environnement économique difficile – Lara Pellini 

Parmi les champions mondiaux, Capital Group désigne ceux de l’Europe. Le gestionnaire de portefeuilles cite entre autres dans son bulletin la pharmaceutique danoise Novo Nordisk, le géant de l’alimentation suisse Nestlé S.A., le constructeur d’avions Airbus et le leader des produits de luxe LVMH, tous deux de France, ainsi que ASML, compagnie hollandaise du secteur des semi-conducteurs. 

Il estime que certaines des entreprises multinationales les plus prospères d’Europe se sont montrées particulièrement habiles à exploiter des sources de revenus externes allant de l’Asie à l’Amérique latine en passant par les États-Unis. 

Capital Group mentionne par exemple que le médicament pour la perte de poids Wegovy de Novo Nordisk a connu une forte demande mondiale. Cette demande a poussé l’entreprise basée au Danemark à presque doubler ses prévisions de ventes par rapport à 2019. Selon le bulletin de Capital Group, Novo Nordisk tire 48 % de ses revenus des États-Unis. 

« En Europe, certaines entreprises peuvent prospérer même dans un environnement économique difficile », explique Lara Pellini, gestionnaire de portefeuille d’actions. Elle souligne à cet effet l’importance de l’analyse fondamentale ascendante. L’analyse fondamentale ascendante se penche sur des facteurs microéconomiques plutôt que macroéconomiques.

Le luxe paie 

Lara Pellini

Mme Pellini pointe en exemple l’industrie des biens de luxe. Selon elle, bon nombre des marques d’élite mondiales sont basées en Europe, mais leurs clients vivent dans le monde entier. Mme Pellini rapporte dans le bulletin de Capital Group que le géant français du luxe LVMH a annoncé un chiffre d’affaires record de 86 milliards de dollars US (G$ US) pour 2022, soit près de 115 G$ CA au taux de change actuel. Son chiffre d’affaires a été largement stimulé par une forte demande en provenance des États-Unis et du Japon, précise-t-elle. Selon le bulletin, LVMH tire 37 % de ses revenus de l’Asie du Pacifique et 27 % des États-Unis. 

« Une des raisons pour lesquelles ces entreprises ont le potentiel de surpasser leurs homologues nationaux est qu’elles sont soumises à des forces concurrentielles mondiales, qui peuvent stimuler l’innovation. L’expertise qu’elles développent est difficile à reproduire », conclut-elle.