Avec deux championnats en poche, l’ancien porteur de ballon des Alouettes de Montréal fonce toujours. Mais au lieu de déjouer ses adversaires pour marquer un touché, il conseille des clients… et marque des points comme jamais dans son équipe gagnante : Succursale Rive-Sud de Gestion de patrimoine Assante.Intronisé au Temple de la renommée de la Ligue canadienne de football quelques semaines avant le Congrès 2011 de l’assurance et de l’investissement tenu le 16 novembre au Palais des congrès de Montréal, Éric Lapointe a mené de front la carrière de footballeur et de conseiller financier pendant plusieurs années.
deuxième carrière
Président de l’Association des Anciens Alouettes depuis 2007, Éric Lapointe se concentre désormais sur sa deuxième carrière. Il travaille en collaboration avec une équipe chevronnée dans tous les secteurs de l’industrie du placement et de l’assurance. Sa spécialité s’articule autour de la gestion du patrimoine intégrée ainsi que la planification successorale et multi-générationnelle. Éric est aussi membre du Chairman’s Council d’Assante.
Tous ces rôles, il les assume avec passion. Une passion avec laquelle il a voulu transcender les centaines de congressistes venus l’écouter à 7h30 du matin. Celui qui se lève toujours tôt mais parle rarement avant 8h30 se sera transcendé lui-même pour y parvenir, au grand plaisir de son auditoire.
Mauvais sur les patins et sans le bras d’un lanceur, Éric Lapointe sait pourtant tout jeune qu’il aime foncer dans le tas. Il jette alors son dévolu sur le football. À deux reprises, il remporte le trophée du meilleur joueur de football universitaire. Éric gagne ensuite la Coupe Grey avec les Tiger-Cats d’Hamilton en 1999, après que les Eskimos d’Edmonton l’eurent retranché de leur camp d’entrainement en début de saison. Il décrochera une autre Coupe Grey avec les Alouettes en 2002.
Route longue et sinueuse
Un beau parcours? La route a pourtant été longue et sinueuse pour le porteur de ballon étoile.
Le « petit gars » du Saguenay a su ce qu’était la sécurité financière en passant avec sa famille par le chemin de l’insécurité. Jeune, il est témoin des déboires financiers de son père, qui quitte un bon emploi à l’Alcan lorsqu’Éric a 12 ans. Le paternel vend la résidence familiale pour amener tout son petit monde à Montréal où il devient boursicoteur.
« Je les vois encore lui et ses amis fumer nerveusement un paquet et demi de cigarettes au sous-sol en se racontant leurs bons et moins bons coups d’argent avec nervosité. Selon ses dires, mon père s’amusait, mais mes yeux de petit garçon me disaient le contraire. À cet âge-là, je me suis promis que je ne ferais jamais la même chose », relate Éric.
L’aventure boursière de M. Lapointe finit mal. Il perd tout ce qu’il possède : ses avoirs financiers, sa famille. Sa mère ne peut supporter l’insécurité. Éric tient d’elle. Il conserve malgré tout le tempérament fonceur de son père. Cette fusion entre le désir de sécurité et celui de foncer marquera sa carrière.
Plus fort après l’échec
Alors qu’on lui demande comment réussir comme conseiller quand l’économie va mal et que les scandales financiers font rage, Éric a cette réflexion. « On vit aujourd’hui dans un monde où il y a les plus beaux et les plus grands défis à relever. Sans ces défis notre job serait plate. Nous avons la chance d’aider nos clients à réaliser leurs rêves. Nous prenons leur pression et la mettons sur nos épaules. Quelle responsabilité, mais aussi quel beau défi! »
C’est ainsi qu’il résume sa passion. « Mon entraîneur universitaire m’a dit qu’il y a trois sortes de personnes : ceux qui n’ont pas de rêve, ceux qui en ont un mais ne savent pas comment le réaliser et ceux qui prendront tous les moyens pour y arriver. Je suis de la troisième catégorie. »
Pour Éric, pas de rêve sans vision et pas de succès sans échec. « Chacun de mes pires échecs a été suivi de mon meilleur succès. » Après deux titres de meilleur joueur universitaire, Éric s’attend à ce que les pros le repêchent en première ronde. Mais les porteurs de ballon abondent. En 1999, les Eskimos d’Edmonton le repêchent en 3e ronde. Jusque là, ce n’est pas si mal.
Or, il passe là les trois pires semaines de sa vie. « Je n’ai jamais embarqué sur le terrain. Personne ne me parlait. Je n’existais pas. Chaque jour, on cognait à la porte et une tête tombait. Les Eskimos m’ont finalement retranché à mon tour. »
Éprouvés par les blessures, les Tiger-Cats d’Hamilton l’appellent quelques jours plus tard. Son rêve se matérialise à nouveau. Pourtant, Éric hésite. Après Edmonton, il avait perdu ses illusions. C’est alors qu’il se souvient d’un conseil de son père : « si tu n’essaie pas, tu ne sauras pas; tu ne perds rien à essayer ». Deux semaines plus tard, il devient joueur de la semaine chez les « Ti-Cats » après avoir amassé 195 verges et marqué deux touchés, à son premier matrch dans la Ligue canadienne de football.
Son deuxième coup dur, il le vit avec les Alouettes de Montréal en 2005. Blessé, il connait une mauvaise saison. Dans une réunion avec les joueurs, il sera blessé d’une autre façon : il entend son coordonnateur offensif, qui avait rassemblé les quarts-arrières de l’équipe dans une autre salle, dire de lui qu’il est le seul élément faible des Alouettes à l’attaque.
« Je pensais que ma carrière était finie. Un ami m’a alors conseillé de la terminer en beauté. Je me suis entraîné toute l’année, multipliant les défis, m’impliquant dans les unités spéciales », raconte Éric Lapointe. Sa ténacité paie. En finale de l’Est, il parcourt un total de 115 verges et marque trois touchés. Les Alouettes participeront à une quatrième finale de la Coupe Grey depuis leur retour dans la ligue en 1996.
« Lorsque j’ai quitté le terrain après cette partie mémorable, j’ai croisé le regard de mon coordonnateur offensif, qui a baissé la tête. Mais ce qui m’a fait le plus chaud au cœur, c’est ce succès remporté dans l’acharnement, motivé par les conseils d’un bon ami et associé. Entourez-vous des gens les plus intelligents. Ces gens-là vous forceront à vous dépasser », conseille-t-il.
Partage des connaissances
Éric croit aussi que le succès réside dans le partage des connaissances. On est tous plus forts si on s’entraide. « Notre entraîneur parlait toujours du wolf pack : la force du loup réside dans sa meute et la force de la meute réside dans son loup. Quand on travaille ensemble, on peut accomplir des choses extraordinaires. »
Éric termine sa présentation sur une note touchante d’humilité, sous les applaudissements nourris de la salle. « Je ne suis pas un Warren Buffet de la finance, je ne pense pas non plus être un champion de la vente. Je suis simplement un kid de 37 ans passionné par son domaine », résume Éric Lapointe, champion en football devenu champion en services financiers.