L’harmonisation des taxes n’effraie pas seulement les courtiers. Elle inquiète aussi les experts en sinistre indépendants. Le recrutement de nouveaux membres et le besoin criant de relève du secteur sont aussi au menu de l’Association des experts en sinistre indépendants du Québec (AESIQ), a fait savoir Claude Nadeau, président du conseil d’administration de l’organisme, au Journal de l’assurance.L’AESIQ a rencontré le Regroupement des cabinets de courtage d’assurance du Québec (RCCAQ) pour échanger au sujet des conséquences de l’harmonisation pour les cabinets que les deux organismes représentent. « L’impact sur les cabinets d’experts est aussi important que celui sur les cabinets de courtage. Il est peut-être même pire », a affirmé le président du C.A. de l’AESIQ, en poste depuis octobre dernier. Interrogé sur le montant en jeu, il a indiqué qu’il se situait entre 30 000 $ et 40 000 $ par cabinet.

L’ AESIQ se donne pour mission première de représenter les intérêts de ses membres auprès des instances gouvernementales. Elle travaille sur d’autres chantiers, dont le recrutement des membres. L’association, qui compte près de 227 membres issus de toutes les régions du Québec, cible tous les cabinets d’experts de la province. Elle souhaite d’ailleurs approcher une importante firme nationale qui n’est pas membre de l’AESIQ. M. Nadeau n’a pas souhaité dévoiler le nom de l’entreprise en question. Des recherches entreprises par le Journal de l’assurance ont permis d’établir qu’il s’agit d’Indemnipro.

Qui peut devenir membre de l’AESIQ? Il y a une seule catégorie de membres : les cabinets d’experts en sinistre indépendants. « Si le cabinet est membre, son dirigeant et ses membres le sont aussi », a expliqué M. Nadeau. Ce dernier n’a pas voulu divulguer le montant de la cotisation des membres. Il a toutefois précisé que celle-ci était identique pour tous, et ce, quelle que soit la taille du cabinet.

Pour inciter de nouveaux cabinets à joindre ses rangs, l’AESIQ compte notamment sur son offre de formation continue gratuite. Elle propose près de 15 unités de formation données par des ingénieurs, des avocats ou encore, des firmes de restauration après sinistre. Les thèmes abordés sont variés et se renouvèlent. « Ils peuvent porter sur la déontologie, les dégâts d’eau, la plomberie ou encore sur les types de responsabilités », donne en exemple M. Nadeau.

Autre chantier pour l’AESIQ : rencontrer ses membres. L’Association commencera bientôt à faire la tournée de ses adhérents pour connaitre leurs besoins. Elle échangera à cette occasion avec l’Association canadienne des experts indépendants (ACEI), qui est membre de son association.

L’AESIQ se penche également sur la relève, qui constitue bien souvent une problématique pour ses adhérents. « La moyenne d’âge est très élevée dans l’industrie. D’ici 10 ans, de nombreux experts expérimentés quitteront leur poste. Nous avons besoin de trouver des gens et de les former », a-t-il mentionné. M. Nadeau apprécie donc les évènements organisés par l’Association de la relève en assurance du Québec (LARAQ) et la Coalition pour la promotion des professions en assurance de dommages.

Pour faire face au manque de relève, il incite les cabinets d’experts en sinistre à mettre en place des programmes de formation de la relève, comme c’est le cas chez Cunningham Lindsey. « L’entreprise a mis sur pied des programmes de mentorat qui permettent à des experts séniors de prendre sous leurs ailes des plus jeunes », dit-il.

L’AESIQ existe depuis 71 ans. À l’époque, il y avait plus d’experts en sinistre au Québec, fait remarquer M. Nadeau. Au dire de ce dernier, cela s’explique notamment par le fait que les experts devaient mener des enquêtes sur les dommages corporels. De plus, il n’existait pas de traitement numérique. Aujourd’hui, les experts en sinistre indépendants sont amenés à travailler sur les mêmes dossiers que les experts en sinistre employés par les assureurs.