Pour réussir sa transition vers l’intelligence artificielle, l’entreprise doit en faire un projet commun qui responsabilise, mais valorise aussi tous ses acteurs, croit la psychologue et communicatrice Rose-Marie Charest. Elle croit aussi que dans un projet commun, réussir devient le sens de chacun, lance celle qui a été présidente de l’Ordre des psychologues du Québec de 1998 à 2015.
« Si on partage la responsabilité, il faut partager la valorisation », a-t-elle lancé dans sa conférence au rendez-vous de Réseau Global-Watch. Initiative de Groupe Levia, l’évènement a regroupé une centaine de spécialistes en ressources humaines et en santé organisationnelle au Campus de l’Université de Sherbrooke à Longueuil le 1er octobre.
Réussir un projet commun demande aussi de la flexibilité, dit Mme Charest. Implanter l’intelligence artificielle exige selon elle de faire le deuil de certaines certitudes, de certains acquis.
Gérer résistance et émotions
L’on ne peut ignorer la résistance que peut provoquer l’implantation de l’intelligence artificielle en entreprise, soutient Mme Charest. Elle fait surgir chez les employés des émotions comme la peur d’être supplanté, voire remplacé par une machine, signale la psychologue. « Il faut prendre en compte les réactions des gens si l’entreprise veut réussir cette transition », a-t-elle dit.
Selon Mme Charest, l’intelligence artificielle peut atteindre l’employé au cœur de l’image qu’il a de lui-même. « De quoi un être humain est-il le plus fier ? Son intelligence. La plus grande source de stress est une menace à l’égo. Quand les gens ont peur, l’imaginaire n’a pas de limite. »
La liste des peurs contient aussi des dangers bien réels, comme celle d’être dépouillé de son identité. « Pour l’être humain, la notion d’intimité est extrêmement importante. Or, l’intelligence artificielle rend votre intimité très poreuse », signale Mme Charest. Le respect de l’éthique est ce qui changera la donne. « Implanter l’intelligence artificielle sera un grand projet si et seulement s’il privilégie toujours le sens de l’éthique. Il faut faire attention que cet outil serve à l’humain et non le contraire », lance-t-elle.
Une conférence pour les conseillers
Rose-Marie Charest prendra la parole au Congrès 2019 de l’assurance de personnes le 19 novembre au Palais des congrès de Montréal, à la conférence Les changements technologiques : ennemis ou alliés de l’assurance ?. Cette conférence jette un regard nouveau sur les impacts qu’auront les innovations technologiques sur la relation humaine entre les conseillers et leurs clients, ainsi que sur toute l’industrie.