Suzie Godmer, vice-présidente aux opérations chez IndemniPro au Québec, a accepté de commenter les infractions déontologiques soulevées par les décisions du comité de discipline de la Chambre de l’assurance de dommages.Mme Godmer travaillait chez SCM experts en sinistres au moment où son propriétaire, le Groupe Shumka, a fait l’acquisition du cabinet CGI, lequel deviendra IndemniPro en juillet 2008. Elle ne peut donc commenter les gestes de la direction de CGI qui ont eu lieu avant la transaction ni expliquer pourquoi les anciens dirigeants ont ainsi confié des dossiers de règlements de sinistres à des représentants non certifiés. « Les gens qui dirigeaient CGI à l’époque ne sont plus chez nous », ajoute-t-elle.

Chez IndemniPro tout comme chez SCM ailleurs au Canada, un cadre est responsable du respect de la conformité. Au Québec, c’est Sylvie Langlois qui occupe cette fonction depuis que SCM a fait l’acquisition de CGI, soit après les faits reprochés à la firme d’expertises en règlements de sinistre. Cette responsable s’assure que le personnel détient les permis nécessaires et s’occupe du suivi des renouvèlements de permis.

Elle souligne que l’intégration des systèmes informatiques et des processus d’affaires a permis de régulariser la situation de la certification des représentants. Chez SCM, une firme spécialisée dans l’expertise en sinistres, le département des technologies de l’information a créé le système informatique. Le permis de chaque employé est numérisé avec chaque certification. Si l’employé n’a pas la bonne certification, le système ne permet pas que lui soit assigné le mandat de règlement de sinistres, et l’employé ne peut même pas accéder au dossier ni facturer ses services, explique-t-elle.

Après une année de transition et d’intégration, en 2009, les problèmes ont été réglés, précise-t-elle. Elle reconnait qu’il peut y avoir des bureaux où la transition a été plus un peu plus longue, mais elle assure que les problèmes reliés à la certification des experts en sinistres sont chose du passé.

« Quand nous avons fait l’acquisition de CGI, SCM était une petite firme au Québec. L’intégration, on s’entend pour dire que ça prend au moins un an, le temps que toute l’information soit bien intégrée dans nos systèmes », dit-elle. IndemniPro compte désormais 156 experts en sinistres au Québec.

Devant le comité de discipline, certains anciens dirigeants de CGI ont parlé des problèmes de recrutement dans certains bureaux régionaux afin d’expliquer pourquoi le problème de la certification était toléré. Sans commenter la situation qui existait chez CGI, Mme Godmer affirme que le cabinet IndemniPro peut se permettre de refuser le mandat qu’un assureur veut lui confier si aucun expert n’est disponible pour s’en occuper dans la région donnée.

« Je n’étais pas chez CGI, je ne peux juger si on y faisait la même chose, mais si notre expert le plus compétent est en vacances, nous allons refuser le mandat », dit-elle.

Elle mentionne que la firme IndemniPro a payé des amendes pour des actes commis par d’anciens dirigeants de CGI, mais pas dans tous les cas. « C’était au cas par cas », dit-elle. IndemniPro a mis en place les mesures correctrices et utilise les systèmes appropriés et les bons outils pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise, conclut-elle.