1,68 milliard de dollars par an. C'est ce que coutent les réclamations liées aux dégâts d'eau. Le Bureau d'assurance du Canada (BAC) veut changer la donne. Il entend implanter un outil d'évaluation des risques pour l'infrastructure municipale liée aux eaux de surface et aux eaux usées en 2012.C'est ce qu'a appris le Journal de l'assurance. Cet outil est destiné aux assureurs et aux municipalités. Il devrait permettre aux assureurs d'évaluer les risques de manière plus précise. Ces derniers pourront ainsi mieux tarifer les risques liés aux refoulements d'égouts. Sans compter que ces informations seront accessibles à l'ensemble des assureurs par le biais d'un portail Web, souligne le BAC.

L'outil devrait permettre aux municipalités de calculer plus pré­cisément le rapport couts-bénéfices des investissements municipaux en infrastructures. Il devrait ainsi les aider à chiffrer les économies réalisées au niveau des primes de l'assurance de propriétaire occu­pant et de l'assurance commerciale pendant la durée de vie de l'infras­tructure municipale.

L'outil d'évaluation devrait aider les municipalités à prendre de meilleures décisions, dit le BAC. La représentation visuelle des zones à risque devrait inciter les municipalités à améliorer les infrastructures vulnérables.

Les municipalités auront ainsi accès à des données statistiques à jour et à des informations sur les futurs régimes climatiques. Ces dernières informations leur serviront à bâtir une planification à long terme des besoins en infras­tructures, indique le BAC. Enfin, l'outil d'évaluation permettra aux municipalités de définir les investissements prioritaires. Pour réaliser cet outil, le BAC a fait appel à la firme de génie-conseil Dillon. L'équipe qui a conçu cet outil se compose de différents experts : climatologues, hydrolo­gues, experts en gestion de risque et ingénieurs civils spécialisés dans ce type d'infrastructure.

Comment fonctionne cet outil? Il évalue les probabilités de refoule­ments d'égouts résultant en pertes assurables autant pour le risque actuel que futur, explique Julie Bellemare, conseillère en affaires publiques au BAC.

Il s'établit sur quatre éléments: l'âge des infrastructures, le climat, l'hydrologie et les normes opéra­tionnelles.

La mise au point de cet outil passe par deux phases : la planifi­cation et la calibration. Pour être validés, les indicateurs de risque doivent répondre à plusieurs cri­tères dont la fiabilité des données de gestion des actifs, la mise a jour de la base de données de système d'information géographique. Cette phase est présentement en cours dans les villes d'Hamilton, Frede­ricton, Moncton et Winnipeg.

Ensuite, les données devront être calibrées au sein de 17 municipali­tés. Cinq d'entre-elles se trouvent au Québec. Sorel-Tracy et Sague­nay sont deux des villes de la belle province qui y participent.

Le cout du projet est entièrement pris en charge par les assureurs. Il a toutefois reçu l'aide financière de Ressources Naturelles Canada.