Au Québec, qui dit printemps dit inondations, et cette saison ne fait pas exception. Déjà, près de 3 000 résidences ont été inondées depuis le début du mois d’avril.

La crue printanière atteindra son point culminant d’ici les prochaines heures, selon le porte-parole national de la Sécurité civile, Éric Houde, interrogé par Radio-Canada. Alors que la plupart des niveaux d’eau sont à la baisse et que bon nombre des sinistrés en sont à l’heure des bilans, quelques régions sont encore considérées comme étant des zones d’inondations majeures. C’est le cas notamment de Pointe-Calumet, de la baie Quesnel et en aval du barrage Mégantic, où la tendance des eaux reste à la hausse.

De toutes les résidences inondées, quelques-unes n’en sont pas à leur premier sinistre lié à la crue des eaux. Face à la répétition constante des inondations, il est devenu essentiel de repenser l’urbanisme des zones inondables des zones à risques.

En raison d’un durcissement du marché qui fait rage dans l’industrie de l’assurance, les assureurs sont moins enclins à assurer des résidences ayant subi des dommages liés à l’eau.

« S’il faut obliger des gens à déménager, on va devoir le faire »

Le premier ministre François Legault n’y est pas allé de main morte lors de sa visite à Laval alors qu’il observait la montée des eaux. Il a déclaré que les contribuables n’avaient pas à payer indéfiniment pour les dommages causés par les inondations.

Il a précisé aux médias, dimanche après-midi, que son gouvernement allait miser sur « de nouveaux programmes qui tiennent compte de la répétition de certains sinistres qui reviennent régulièrement ». Il ajoute que ces programmes prévoient « qu’une fois qu’un cent mille dollars sera accumulé de façon cumulative, à travers les années, l’étape suivante sera de rembourser pour un déménagement ».

Actuellement tous les efforts sont à pied d’œuvre pour offrir du soutien sur le terrain aux sinistrés, et ce, le plus rapidement possible, répond le ministère de la Sécurité publique aux demandes d’entrevues du Journal de l’assurance. Cependant, les prochaines journées seront riches en annonces et en bilans.

Le programme d’indemnisation revu

Le programme d’indemnisation a été revu et corrigé et la nouvelle version est entrée en vigueur le 15 avril dernier alors que les rivières commençaient à sortir de leur nid.

« Le premier ministre m’a confié un mandat prioritaire : simplifier la vie des citoyens qui sont aux prises avec les conséquences d’un sinistre. La mise en œuvre de ce programme qui nous permet, comme nouveau gouvernement, de passer de la parole aux actes. Des délais moins longs et un programme moins compliqué, plus souple, plus efficace et surtout plus humain ! », a déclaré Geneviève Guilbault, vice-première ministre, ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale.

Le nouveau programme d’indemnisation et d’aide financière vise à remplacer l’ancien programme utilisé lors des incidents précédents. Une dizaine de points ont été modifiés. Ceux-ci comprennent entre autres une indemnité de 20 $ par jour, du 4e au 100e jour d’évacuation, pour l’hébergement temporaire et le ravitaillement.

« Lorsque les sinistrés recevront un avis écrit les informant que des travaux à la structure ou au rez-de-chaussée seront nécessaires, ils auront droit à une indemnité de 1 000 $ par mois par résidence pour se loger pour une durée maximale de 6 mois au lieu du 20 $ par jour par personne », est-il écrit dans le nouveau programme.

Une indemnité pour les meubles essentiels endommagés, ainsi qu’une aide financière égale à 90 % des frais raisonnables engagés pour des travaux temporaires, comme le placardage des fenêtres ou le rétablissement temporairement de l’électricité, est aussi ajoutée.