Intact Corporation financière compte bien accroitre sa part de marché au Canada par des acquisitions. Son chef de la direction, Charles Brindamour, croit qu’il y a encore de la place pour acquérir des concurrents.
C’est le message tenu par M. Brindamour, lors du Sommet des institutions financières de la Banque Scotia, le 5 septembre. « Le potentiel pour les acquisitions est là, dit-il. Une part de 17 % est assez petite. (Note de la rédaction : les calculs du Journal de l’assurance établissent la part de marché d’Intact au Canada à 14 %.) On croit qu’on peut amener cette part à 20 % sans que ça cause de problème au Bureau de la concurrence. »
M. Brindamour rappelle qu’Intact est deux fois plus gros que le deuxième joueur du marché et représente 15 fois la taille du joueur moyen. « Ça nous donne plusieurs avantages, notamment de compter sur une équipe de 200 actuaires et d’avoir la plus grande base de données de l’industrie. On peut ainsi prendre une avance sur nos compétiteurs en ce qui a trait à la tarification »,.
Intact garde aussi à l’œil des acquisitions à l’étranger. M. Brindamour précise toutefois qu’il ne s’agit pas de la priorité numéro un. « On commence à y mesurer le potentiel. Il y a quatre ou cinq marchés où l’on veut voir si on peut apporter quelque chose à la table. Ce n’est pas la priorité numéro un. Pour nous, une telle expansion se ferait dans un horizon de cinq à dix ans ».
Les tarifs en habitation augmenteront à l’automne
Le chef de la direction d’Intact a aussi annoncé que son entreprise augmentera substantiellement ses tarifs en assurance habitation, à l’automne. « C’est un segment qui est sous forte pression. On l’a bien vu, cet été. Les catastrophes sont difficiles à prévoir et tout aussi difficiles à mitiger. L’Alberta a fait des efforts au niveau de la grêle, mais ces mesures doivent être appliquées partout au Canada. Même chose pour les dégâts d’eau. Le Québec et le Manitoba ont fait des progrès, mais on doit les voir d’un océan à l’autre ».
Intact apportera aussi de grands changements à sa souscription en assurance habitation. « Les actions des consommateurs deviendront un élément crucial de la tarification. Il est clair que l’industrie va nous suivre, à un moment ou un autre. Ce qui est important, c’est que ce segment soit profitable », dit-il. L’assurance habitation compte pour 22 % à 23 % du portefeuille d’Intact.
En assurance des entreprises, qui représente le tiers du portefeuille d’Intact, il souligne que le secteur fait bonne figure, au fil des ans, mais que le marché y est très mou. « L’industrie commence à augmenter ses taux. On le fait aussi de notre côté. Vu les bas taux d’intérêt et les catastrophes des six derniers mois, il y a de la place pour de meilleures conditions de tarification », dit M. Brindamour.
Le chef de la direction d’Intact craint-il une mauvaise réaction de ses clients détenant à la fois un contrat en habitation et un autre en automobile? « C’est une question sensible. Il est très important d’avoir de la durabilité dans ce secteur. On ne s’attend toutefois pas à une réaction dramatique des consommateurs », dit-il. 50 % du portefeuille d’Intact est composé de clients ayant à la fois une assurance automobile et habitation.
AXA : « une très bonne transaction »
M. Brindamour a aussi fait le point sur l’intégration d’AXA Canada. Celle-ci est largement complétée, a-t-il laissé savoir. Tout ce qui reste à faire, c’est de fermer les systèmes d’AXA. Le tout devrait être fait au début de 2014. « Ce fut une très bonne transaction pour nous. Nous avons conservé plus de volume d’affaires que nous l’avions anticipé », a-t-il révélé.
Quant à l’intégration de Jevco, elle suit aussi son cours. « Dans les deux cas, les synergies sont supérieures à ce qui était prévu », dit-il.