Une guerre fait rage parmi les fournisseurs de logiciels d’administration (arrière-guichet) en assurance vie, qui s’arrachent des clients au gré des acquisitions entre agents généraux. Les transferts de systèmes se bousculent ; des fournisseurs augmentent leurs prix.

Avant d’être acquise par Groupe Financier Horizons en 2012, Force Financière Excel administrait ses affaires avec un système maison. De son côté, Horizons utilisait Virtgate. Lorsque l’agent général élargi acquiert Groupe CMA en 2015, il hérite de Solutions Ageman. Devant cette tour de Babel, l’agent général décide de transférer toutes ses données vers le système WealthServ de Bluesun.

D’autres grands agents généraux canadiens ont fait le saut vers WealthServ, dont PPI en 2012, Financière Hub et IDC Worldsource Insurance Network (IDC WIN), récemment. Bridgeforce Financial Group s’affaire présentement à ce transfert, pour ses affaires d’assurance de personnes.

Les capacités de WealthServ à traiter à la fois les deux secteurs d’affaires attirent les autres joueurs multidisciplinaires comme IDC. Le Journal de l’assurance a appris de source sûre que SFL Partenaire de Desjardins Sécurité financière (SFL) et Centre national de courtage d’assurance (CNCA, filiale d’iA Groupe financier), sont en passe de transférer leurs données d’assurance vers WealthServ.

iA Groupe financier s’est refusé à tout commentaire, invoquant la période de silence avant son assemblée annuelle du 11 mai. SFL a dit ne pouvoir trouver d’interlocuteur avant la fermeture de la présente édition.

Sujet sensible

Le transfert de données demeure un sujet sensible. Il s’agit aussi d’un vaste chantier pour les consolidateurs. Le président de Groupe Financier Horizons – Québec, James McMahon, a souligné que la transition de trois systèmes vers WealthServ a été ardue. « Elle a pris plus d’un an. Nous sommes toutefois bien heureux de notre décision. Le système fonctionne bien. » De son côté, IDC WIN devra aussi retrousser ses manches. « Univeris n’était pas à nos yeux un système en mesure de prendre en charge à la fois notre plateforme d’assurance et celle d’investissement, a confié son PDG, Ron Madzia. De tels changements posent toujours des défis. Pour minimiser les perturbations, nous transférerons notre plateforme d’investissement en premier, et celle d’assurance à une date ultérieure. »

Pour expliquer son choix, M. Madzia a expliqué que WealthServ est devenu le logiciel de choix pour les principaux agents généraux. « Il nous permettra de prendre en charge nos deux secteurs d’affaires. Bluesun s’active dans le marché des agents généraux depuis sept ou huit ans. Leur offre s’harmonise davantage à notre stratégie à long terme en technologie. »

PDG de PPI Solutions, Jim Virtue relate les facteurs qui l’ont mené à implanter WealthServ en 2012. « Nous avons évalué la convivialité, la connectivité avec les compagnies d’assurance, les capacités de rapports financiers, ainsi que l’engagement et la capacité des fournisseurs informatiques de développer le système à l’avenir. Dans notre évaluation, WealthServ est arrivé en tête. »

Éliminer les disparités

PDG de Bridgeforce, Michael Williams veut aussi passer à WealthServ pour éliminer les disparités de système. « Quelques-uns de nos bureaux utilisent WealthServ et d’autres W.insurance de Winfund. Nous faisons migrer vers WealthServ tous nos bureaux utilisateurs du système de Winfund. Il n’est ni pratique ni efficace d’avoir deux systèmes différents d’arrière-guichet dans notre organisation. »

Bridgeforce travaillera complètement avec WealthServ d’ici le troisième trimestre de 2017, a en outre révélé son PDG. «  Avec la consolidation des agents généraux qui se déroule, il y a tout juste du marché pour trois ou quatre fournisseurs principaux au pays. Je ne sais pas si l’industrie peut soutenir ce nombre de fournisseurs au Canada.

Jim Virtue exprime un point de vue similaire. « La consolidation affecte les fournisseurs de système d’arrière-guichet. À ma connaissance, les quatre principaux systèmes au Canada sont WealthServ, Ageman, VirtGate et W.insurance. Il est difficile de dire quel impact ils vivront dans l’avenir. »