L’abolition des commissions forcera à se consolider les cabinets sans plateforme robuste pour accueillir la gestion à honoraires, ou récupérer les clients qui ne peuvent pas se payer ce mode de rémunération.
Selon Invesco Canada, les cabinets d’épargne collective qui ne se seront pas dotés d’une solide plateforme technologique d’ici à l’abolition des commissions devront fusionner, vendre ou, pire encore, quitter l’industrie.
« L’abolition des commissions aura de fâcheuses conséquences, comme celle de priver les plus petits investisseurs de conseils, et les pousser vers les succursales bancaires ou d’autres institutions financières dotées de plateformes numériques », croit son PDG, Peter Intraligi. Il souligne que le plus gros robot-conseiller au Canada appartient à Power Corporation, que BMO en a un et que d’autres banques prévoient en lancer.
En tant que fournisseur, Invesco ne s’inquiète que des produits disparaissent si survient l’abolition. « Une autre dynamique émergera, avec des produits plus efficaces et à moindres couts, comme les Platform Traded Funds. Nous croyons que dans un environnement à honoraires, les conseillers travailleront avec moins de produits, qu’ils voudront moins couteux », explique M. Intraligi.
Il croit que le nombre de gestionnaires de fonds communs comme lui diminuera. Ceux qui n’auront pu construire une structure moins couteuse, tout en fournissant des services de surveillance et de gestion du risque, disparaitront.
La même logique s’appliquera aux cabinets de fonds, pour qui une croissance majeure en gestion à honoraires posera des défis de rentabilité, poursuit M. Intraligi. « Alors que les conseillers et leur cabinet sont responsables des conseils qu’ils donnent aux clients, les firmes de distribution ont créé d’importantes équipes de recherche qui vérifient les résultats des gestionnaires et leur résistance en cas de crise. Un travail énorme auquel ils réagissent maintenant en se concentrant sur les meilleurs. Les cabinets maintiendront moins de compagnies de fonds sur leurs tablettes et iront en profondeur avec cinq ou six gestionnaires. »