La faiblesse des taux d’intérêt, qui pourraient même se trouver en territoire négatif, suscite des inquiétudes chez les assureurs. Particulièrement chez ceux qui sont aux États-Unis.

Ces assureurs évaluent s’ils devront augmenter leurs tarifs ou retirer des produits à la vente pour maintenir leur marge de rentabilité, a exposé Scott Campion, associé chez Oliver Wyman à New York, lors d’un webinaire organisé le 26 mai par les firmes de recherche LIMRA et LOMA.

Scott Campion, associé chez Oliver Wyman à New York a relayé les résultats d’un sondage révélant que plusieurs assureurs évaluent différents scénarios face à la pandémie de la COVID-19. La question des bas taux d’intérêt les obligera peut-être à apporter des changements à leur stratégie, dit-il.

« Il faut espérer que l’industrie présentera une nouvelle proposition de valeur pour offrir quelque chose d’irrésistible aux consommateurs dans cet environnement de bas taux d’intérêt. S’ils ne peuvent se fier aux rendements liés aux garanties et crédits habituels, les assureurs devront trouver d’autres sources de valeur pour leurs clients, tout en se modernisant dans la façon dont ils servent ces derniers. »

Une situation qui dure depuis 20 ans

Mine de rien, l’environnement de bas taux d’intérêt s’étire depuis 20 ans. La COVID-19 les a fait chuter de nouveau. Ce qui a obligé les assureurs à repenser de quelle façon ils font des affaires. Plusieurs se sont ainsi tournés vers les soumissions électroniques, une décision qui était attendue depuis longtemps, dit M. Campion. Même chose pour les procédures de souscription non-médicales, jugés supérieures que les solutions antérieures, dit aussi l’associé d’Oliver Wyman.

Ce sont ainsi 28 % des assureurs sondés aux États-Unis qui ont affirmé que la pandémie de la COVID-19 ont accéléré leurs efforts déjà entrepris pour faire face aux bas taux d’intérêt. Pour 22 % d’entre eux, ces changements seront temporaires. Ces assureurs disent qu’ils reviendront à leurs anciennes façons de faire une fois la crise passée.

Il y a néanmoins 42 % des assureurs sondés qui disaient avoir amorcé une réflexion sur la manière de conduire leurs activités avant l’éclosion du coronavirus. Ils conserveront leurs nouvelles façons de faire une fois la crise derrière nous, affirment-ils.

Aux conseillers de se mettre en valeur

Les conseillers financiers peuvent tirer profit de ces changements pour valoriser la valeur qu’ils apportent à leurs clients, dit M. Campion. « Le terrain est plus fertile pour une approche holistique et plus intégrée, qui misent sur des produits de protection et du conseil », croit l’associé d’Oliver Wyman.