Après deux années difficiles, La Missisquoi se relève progressivement. Être rentable : voilà son but pour 2010.En 2009, la filiale québécoise de la compagnie d'assurance Economical Insurance Group a vu ses primes diminuer de 17 %, mais ses résultats techniques et son bénéfice, eux, ont augmenté.
Louis Durocher, vice-président de la région Québec à La Missisquoi, est revenu sur les facteurs à l'origine des mauvais résultats de la filiale.
Le retard en matière de technologie de La Missisquoi a eu un impact négatif sur ses performances. « Le portail à partir duquel travaillent nos courtiers est moins fluide que celui d'autres assureurs. Tous nos outils vont être mis à jour pour plus d'efficacité. À titre d'exemple, nous projetons de remplacer notre système par une plateforme Web », a affirmé M. Durocher.
Pour rattraper ce retard, la compagnie entend adapter pour le Québec le système déjà mis en place dans le reste du Canada. « Nous ne savons pas encore quand il sera actif toutefois », précise-t-il.
Le recul des primes de La Missisquoi serait aussi dû à un retard quant aux produits. « Il nous manquait des produits pour nos clients et pour nos courtiers. Ainsi, nous n'avions pas la police d'assurance de deux ans alors que nos courtiers nous conseillaient de la mettre en place, depuis des années », explique-t-il.
Pour compenser ce retard, la compagnie a décidé de créer une police d'une durée de trois ans, une première au Canada. Elle a lancé aussi une version de deux ans.
Selon M. Durocher, cette nouvelle police possède de nombreux atouts. Elle comprend une prime fixe pour trois ans, à la condition que le risque ne change pas. De plus, elle n'induit aucuns frais bancaires. S'il le souhaite, le client pourra résilier le contrat tous les douze mois, sans pénalité.
Le vice-président note aussi qu'au Québec, la concentration des cabinets de courtage nuit aux compagnies d'assurance qui n'y ont pas recours. C'est le cas de La Missisquoi.
Autre facteur à l'origine de la baisse des primes : certaines poches de son portefeuille n'étaient pas rentables. «  A titre d'exemple, les primes d'assurance de certaines entreprises ont beaucoup baissé, alors que notre représentation dans le marché était plus élevée que la moyenne. Par conséquent, notre taux de sinistre était aussi plus élevé que la moyenne. » La compagnie n'a pas abandonné ces segments moins compétitifs. Elle a choisi de réajuster le niveau des primes pour être rentable.
Forte de 25 nouveaux cabinets qui travaillent à ses côtés depuis ces douze derniers mois, la filiale table sur un ou deux points de croissance. Même objectif pour 2011. « On doit absolument atteindre l'équilibre. On préfère avoir une croissance un peu moins forte et être plus rentable que l'inverse », souligne-t-il. Si la compagnie sort d'une période difficile, de nouvelles acquisitions sont toujours envisageables.