Des chercheurs attirent l’attention sur un décret signé le 12 mai par le président Donald Trump, qui stipule que les prix des médicaments aux États-Unis ne doivent pas dépasser les prix les plus bas observés dans d’autres pays. Selon Rosalie Wyonch, directrice associée à la recherche à l’Institut C.D. Howe, cette politique pourrait faire grimper considérablement le prix des médicaments ou limiter leur accès pour les patients canadiens.
Cette approche crée une incitation importante pour les sociétés pharmaceutiques à retarder le lancement de nouveaux médicaments sur les marchés où les prix sont plus bas. « Pour préserver des prix élevés aux États-Unis, les compagnies pharmaceutiques pourraient choisir de reporter le lancement de nouveaux médicaments au Canada et dans d’autres marchés », affirme-t-elle.
Dans une lettre ouverte adressée aux ministres canadiens de la Santé et des Finances, les signataires exhortent les gouvernements à surveiller l’approvisionnement en médicaments et à suivre de près le lancement de nouveaux produits aux États-Unis ainsi que dans d’autres pays de référence. Ils recommandent également de suivre l’évolution des prix afin de s’assurer que le mandat du Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB) n’entraîne pas de conséquences imprévues, comme une diminution de l’accès à de nouveaux traitements. Le CEPMB évalue les prix de détail dans les pays de référence pour établir les prix maximums autorisés au Canada.
« L’impact au Canada se traduirait par une hausse des coûts pour les hôpitaux, les régimes publics et privés d’assurance, et possiblement par un accès réduit à certains médicaments à l’avenir », écrivent-ils.
« Cette augmentation des coûts toucherait plus durement les personnes non assurées ou sous-assurées au pays, rendant encore plus pressante la nécessité de combler les lacunes en matière de couverture. »