Une nouvelle analyse publiée par Morningstar DBRS propose une série de tests de résistance que les assureurs canadiens devraient envisager afin de renforcer leur résilience face aux risques de liquidité. 

« Notre évaluation du risque de liquidité des assureurs tient compte des décalages potentiels entre leurs besoins de liquidité et les ressources disponibles, ainsi que de leurs pratiques d’analyse de scénarios et de tests de résistance », écrivent les auteurs du rapport. 

Dans leur examen des quatre principaux assureurs de personnes au pays, ils soulignent que Sun Life présente une répartition diversifiée de ses obligations dans plusieurs catégories, comparativement à ses pairs. Chez Great-West Lifeco (qui comprend Canada Vie), les besoins de liquidité sont principalement liés aux contrats de placement de sa division de services de retraite aux États-Unis. Manuvie et iA Groupe financier affichent quant à eux des concentrations plus élevées d’obligations exigibles sur demande. Dans le cas de Manuvie, ces obligations proviennent surtout de ses activités en Asie, où les produits assortis de caractéristiques de retrait et de rachat sont plus répandus. 

Dans son rapport, Morningstar DBRS indique également que certaines caractéristiques propres au marché canadien, comme les restrictions de retrait et les pénalités de rachat, contribuent à atténuer les risques de liquidité. 

L'agence de notation mentionne que les quatre grands assureurs du pays (« Canada’s Big Four ») ont mis en place des pratiques adéquates en matière de tests de résistance liés à la liquidité. Les auteurs soulignent aussi qu’aucun mouvement massif d’actionnaires de polices n’a été observé au pays jusqu’à maintenant. 

Morningstar DBRS émet toutefois plusieurs recommandations pour améliorer ces pratiques : 

  • Les scénarios de tests de résistance devraient tenir compte du risque d’une baisse des primes, d’un ralentissement des nouvelles affaires et d’une hausse des taux de résiliation. 
  • Les assureurs devraient envisager des événements de liquidité à la fois systémiques (affectant l’ensemble du système financier) et idiosyncratiques (propres à une entreprise). 
  • Les tests de résistance devraient refléter la complexité des grands groupes d’assurance opérant dans plusieurs autorités règlementaires, « dans le contexte de la fongibilité des actifs », précisent les auteurs du rapport. 

« La plupart des organismes de réglementation du secteur de l’assurance, y compris le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), n’ont pas établi de ratios de couverture de liquidité quantitatifs pour les assureurs », affirme l’agence de notation dans le document. « L’absence de réglementation formelle laisse aux assureurs vie la liberté de déterminer comment les risques de liquidité sont mesurés et déclarés », poursuit-elle.