La mutuelle d’assurance Beneva a publié son rapport Perspectives et tendances en santé 2025, dans lequel elle met en lumière les pressions que les médicaments innovants exercent sur les régimes d’assurance santé. L’assureur y invite toutefois les promoteurs de régime à aller au-delà des coûts immédiats pour saisir les avantages à long terme que pourrait offrir cette couverture.
Les auteurs du rapport, intitulé Points de repère, soulignent que depuis son entrée sur le marché canadien en mai 2024, Beneva a remboursé 10,2 millions de dollars (M$) en réclamations liées à Wegovy — un montant qui pourrait dépasser les 25 M$ en 2025. L’assureur indique également que le nombre de personnes atteintes de diabète de type 2 a augmenté de près de 5 % par année entre 2015 et 2024. « Un assuré diabétique réclame en moyenne 3,7 fois plus qu’un non-diabétique (3 300 $ contre 900 $ par an) », peut-on lire.
Enfin, on y apprend que les dépenses totales liées aux traitements contre le cancer ont presque quadruplé entre 2014 et 2024, alors que le coût moyen d’un traitement a presque doublé, passant de 7 800 $ à 14 700 $ au cours de la même période.
Évolution des demandes d’invalidité de longue durée
Les auteurs du rapport analysent l’obésité, le diabète, les maladies inflammatoires de l’intestin, le cancer ainsi que la démence et la maladie d’Alzheimer, tout en abordant les effets des nouvelles avancées médicales sur les régimes collectifs.
Ils notent également un changement marqué dans les réclamations pour invalidité de longue durée. « Depuis 20 ans, les réclamations liées aux maladies physiques comme le cancer et les troubles musculosquelettiques ont chuté de près de 15 %, tandis que celles liées aux troubles psychologiques ont grimpé de près de 40 % », indique-t-on.
La viabilité constitue, selon Beneva, l’enjeu principal pour les promoteurs de régime en 2025. À cet égard, l’assureur précise que les innovations liées aux thérapies GLP-1 à base de sémaglutide ne se limitent pas au traitement de l’obésité. Des essais cliniques sont en cours pour évaluer leur efficacité dans le traitement d’autres affections, notamment l’apnée du sommeil, l’Alzheimer et certains cancers. En 2024, Santé Canada a d’ailleurs approuvé l’utilisation de Wegovy pour prévenir les crises cardiaques.
Gains de productivité
Parmi les effets positifs liés à l’utilisation de ce médicament, Beneva mentionne une baisse de l’absentéisme, une hausse de la productivité et une réduction des comorbidités, des facteurs qui devraient, à terme, compenser la hausse des coûts à court terme.
Pour mieux gérer la transition, l’assureur recommande le recours aux médicaments biosimilaires, l’évaluation pharmacoéconomique des nouveaux médicaments et une attention accrue aux bénéfices à long terme que ces traitements pourraient générer.
« Grâce à une planification rigoureuse et à des décisions stratégiques, nous maîtrisons les coûts. En parallèle, nous maximisons la valeur des régimes », peut-on lire. « Les conseillers jouent un rôle clé en expliquant les avantages des biosimilaires sur le coût, l’accessibilité, la sécurité et l’efficacité », indique Beneva.