En 2017, les assureurs automobiles du Québec ont enregistré une hausse de sinistre, une hausse des montants de réclamations et une baisse de profit, indique l’Autorité des marchés financiers dans son Rapport annuel sur les institutions financières 2017.
Le régulateur révèle ainsi que les pertes des assureurs automobiles du Québec ont représenté 7,7 % des primes acquises pour les véhicules de tourisme. Ces derniers représentent 81 % du total des primes souscrites. Pour l’ensemble du parc automobile québécois, la perte des assureurs représente 6,5 % des primes acquises, alors qu’elle était de 2,4 % en 2016. (NDLR : voir encadré ci-contre pour distinguer primes acquises et primes souscrites.)
Quant au montant total des sinistres, il a augmenté de 9,7 % de 2016 à 2017. Il a totalisé 2,2 milliards de dollars (G $). Il s’agit aussi d’une septième hausse consécutive, rapporte l’Autorité. La rentabilité annuelle des assureurs automobiles diminue graduellement depuis 2011, ajoute le régulateur.
L’Autorité fait aussi le point dans son rapport sur la prime moyenne souscrite par les assureurs automobiles québécois en 2017 pour les voitures de tourisme. Elle a été de 564 $. Il s’agit d’une hausse de 4,1 % par rapport à 2016.
Le régulateur prévoit que la prime moyenne souscrite augmentera de nouveau en 2018. L’Autorité a sondé les assureurs pour faire cette prédiction. Ainsi, 24 assureurs, qui possèdent 77 % des primes du marché des voitures de tourisme, ont signifié qu’ils comptaient augmenter leur taux.
On retrouve aussi 30 assureurs, qui possèdent 18 % du volume d’assurance automobile au Québec, qui ont dit vouloir maintenir leur taux au niveau actuel. Il y a un assureur qui a indiqué vouloir les baisser. Cet assureur possède 1 % du marché.
Augmentation importante de la fréquence des réclamations
On retrouve aussi dans le rapport de l’Autorité que la principale cause des sinistres automobiles au Québec est la distraction au volant, ce qui comprend l’utilisation du téléphone cellulaire en conduisant. Le régulateur précise que la fréquence des réclamations, soit le nombre de sinistres divisé par le nombre d’années-véhicules acquis (voir définition dans l’encadré ci-contre), a subi une augmentation de 4,5 % en 2017 par rapport à 2016 pour les voitures de tourisme. En comparaison, cette hausse était de 0,1 % de 2016 à 2017.
Hausse constante depuis 10 ans du cout des sinistres
Quant au cout moyen par sinistre, soit le cout total des sinistres divisé par le nombre de sinistres, il est en hausse de façon progressive depuis dix ans, souligne l’Autorité. Ainsi, depuis 2008, les couts des réclamations ont augmenté respectivement de 42,8 % et 24,9 % pour les garanties « responsabilité civile » et « collision et renversement ». Ils ont diminué de 0,6 % pour la garantie « accident sans collision ni renversement ».
L’Autorité calcule aussi le cout moyen par réclamation. Là encore, les indicateurs sont en hausse. Les trois garanties ont par contre toutes connu une augmentation du cout des réclamations pour 2017. La hausse est de 2,6 % pour la garantie « responsabilité civile ». Pour la garantie « collision et renversement », elle est de 4 %. Elle s’établit à 5,7 % pour la garantie « accidents sans collision ni renversement ».
L’Autorité affirme que cette hausse du cout des réclamations est entre autres liée aux nouvelles technologies d’aide à la conduite que l’on retrouve de plus en plus dans les véhicules. Ces nouvelles technologies font augmenter la valeur des véhicules, mais aussi du cout des réparations.
Primes acquises et primes souscrites : qu’est-ce que c’est ?
Primes acquises (ou gagnées)
C’est la portion au prorata des primes souscrites correspondant à la durée d’exposition courue par un risque à une date donnée. Par exemple, la prime d’un contrat d’un an souscrite le 1er juillet est acquise ou gagnée à 50 % au 31 décembre. Donc, seulement 50 % de la prime initiale est comptabilisée comme prime acquise ou gagnée, pour l’année qui vient de se terminer.
Primes souscrites
Ce sont les primes payées par les assurés pour la durée totale de la protection achetée (d’une durée maximale de 12 mois) pour les polices émises au cours d’une année.
Années-véhicules acquis
Il s’agit des véhicules effectivement assurés au cours d’une année, dont le nombre est calculé au prorata du temps écoulé à une date donnée selon la durée des polices. Par exemple, un contrat couvrant un véhicule pour une période d’un an et souscrit le 1er juillet est comptabilisé comme étant un demi-véhicule pour l’année courante et un demi-véhicule pour l’année suivante.
Source : Autorité des marchés financiers