Après être devenu minoritaire en assurance habitation et en assurance automobile, le courtage pourrait céder le pas à la distribution directe comme principal mode de distribution en assurance de dommages au Québec d’ici peu, toutes parts confondues. Si le courtage continue à perdre un point de pourcentage par année, ce changement pourrait survenir dès 2015.Au 31 décembre 2012, la part du courtage s’est établie à 52,68 %. C’est un recul de 0,93 % par rapport à l’année précédente. Le courtage n’avait pas subi un tel recul depuis 2008, alors que ses parts avaient reculé de 0,95 %. Le recul avait encore plus grand en 2005 et en 2006, avec des reculs respectifs de 2 % et de 1,53 %. Au cours des dix dernières années, le volume du courtage a toujours subi des reculs par rapport aux assureurs directs.

Si le courtage continue de perdre un point de pourcentage par année, il ne sera plus le mode de distribution principal au Québec en 2015. S’il réussit à maintenir son recul annuel à 0,5 %, le courtage conservera sa position dominante jusqu’en 2018. Or, au cours des dix dernières années, il n’y a qu’à une reprise où le courtage a réussi à limiter ses pertes sous de la barre des 0,5 %, soit en 2009, alors que son recul avait été de 0,34 %.

Sur dix ans, la perte du courtage atteint presque la barre des 10 %. En 2003, sa part était de 62,17 %, soit 9,5 points de pourcentage de plus qu’à la fin de 2012.

Le courtage a subi des pertes similaires en assurance habitation et en assurance automobile. En assurance habitation, la part de marché du courtage était de 48,06 % en 2003. Elle est maintenant de 37,39 %, soit un recul de 10,67 points de pourcentage.

La part du courtage a reculé de 1,43 % dans ce segment de 2012, par rapport à 2011. Ce n’est pas la première fois que le courtage subit un recul de cette ampleur en assurance habitation. En 2010, le recul avait été de 1,42 %, ainsi que de 1,48 % en 2008, 1,65 % en 2005 et 1,81 % en 2004.

Le recul a aussi été important en assurance automobile : de 2011 à 2012, le courtage affichait un recul de 1,37 %. Là encore, le courtage avait déjà subi de telles pertes au cours des dix dernières années. En 2008, son recul était de 1,39 %. Il était aussi de 1,33 % en 2004. La part du courage était de 50,73 % en 2003. Elle est maintenant de 42,87 %, pour un recul de 7,86 points de pourcentage.

Le courtage est aussi en recul en assurance responsabilité. Les courtiers possédaient une part de marché de 89,66 % en 2003. Elle est maintenant de 79,89 %, un recul de 9,77 points de pourcentage.

Les courtiers ont limité les dégâts en assurance des entreprises. La part du courtage y était de 79,89 % en 2003. Elle est toujours dans les mêmes eaux, à 78,09 %. Il s’agit d’un recul de 1,8 point de pourcentage en dix ans.

Dans la section « autres », qui regroupe notamment les risques des chaudières et machines, les risques de cautionnement, les risques maritimes et les risques d’aviation, la part du courtage est de 62,96 % en 2012. Elle était de 84,36 % en 2003, pour un recul de 21,4 points de pourcentage. Ce segment regroupe toutefois moins de primes que les autres et subit plusieurs fluctuations au fil des ans. À titre d’exemple, la part du courtage y était de 57,12 % en 2007.

Intact Assurance détrônée en habitation

Au coude-à-coude pour le premier rang, l’an dernier, Intact Assurance et Desjardins Assurances poursuivent leur domination du marché de l’assurance habitation au Québec. Intact avait un très léger avantage sur Desjardins en 2011, recueillant 443,4 millions de dollars (M$) de primes, comparativement à 442,4 M$ pour Desjardins, dont le volume inclut aussi celui de sa filiale La Personnelle. L’assureur direct a toutefois détrôné Intact Assurance au sommet de l’assurance habitation, les deux assureurs affichant des volumes de primes respectifs de 473,5 M$ et de 447,5 M$.

Intact Corporation financière demeure le plus grand assureur en habitation au Québec si on y ajoute le volume de sa filiale, BélairDirect. La part d’Intact passe donc à 24,38 %, contre 21,74 % pour Desjardins. Ensemble, ils possèdent 46,12 % du marché de l’habitation au Québec. Les dix joueurs dominants au Québec dans ce segment ont 83,58 % du marché.

Intact Assurance domine trois autres catégories de risques, soit l’assurance automobile, l’assurance aux entreprises et l’assurance responsabilité. En automobile, la part d’Intact Assurance est de 22,79 %. Si on ajoute les risques souscrits par BélairDirect, Intact Corporation financière détient 28,24 % du marché automobile du Québec. Son plus proche concurrent est Desjardins, qui a une part de 15,64 %. Les dix principaux assureurs dans ce segment possèdent 84,29 % du marché.

En assurance aux entreprises, la part d’Intact Assurance est de 25,89 %. Son plus proche concurrent est RSA Canada, avec une part de 9,26 %, suivie du Groupe Promutuel, à 7,64 %. Desjardins pointe au 6e rang avec une part avoisinant les 5 %. Les dix premiers joueurs ont une part de 75,55 %.

En responsabilité, Intact est aussi le principal assureur au Québec, avec une part de 18,25 %. Lloyd’s le suit avec une part de 14,62 %. Desjardins fait son entrée dans le top 10 avec une part de 2,5 %. Les dix principaux joueurs possèdent près de 69 % du marché de la responsabilité au Québec.

Intact poursuit sa domination dans le courtage

Intact continue d’occuper une grande place dans le courtage. Sa part de marché y est de 41,22 %, toutes parts confondues. Ce sont 30 points de pourcentage de plus que son plus proche concurrent, Aviva Canada, qui a une part de 10,81 %, suivie de RSA, à 9,67 %. Pour dépasser le volume d’Intact dans le courtage au Québec, il faut combiner les volumes de ses neufs prochains concurrents, soit Aviva, RSA, Lloyd’s, Zurich, Northbridge, L’Unique, AIG, Economical et Chubb.

La part d’Intact est supérieure à celle de tous ces concurrents dans le courtage en assurance automobile et en assurance habitation. La part d’Intact dans le courtage en automobile est de 53,16 %. En habitation, elle frôle les 55 %.