Les assureurs de dommages du Québec ont évité le pire en ce qui a trait aux effondrements de toits, mais ils restent inquiets du dégel, qui pourrait jouer de mauvais tours. Les assureurs de dommages du Québec ont évité le pire en ce qui a trait aux effondrements de toits, mais ils restent inquiets du dégel, qui pourrait jouer de mauvais tours.
Les assureurs interrogés par FlashFinance.ca, une publication-sœur du Journal de l’assurance, ont tous convenu que la facture pourrait être plus salée en ce qui concerne l’infiltration d’eau et les dégâts causés aux piscines.
René Trépanier, vice-président adjoint au service d’indemnisation chez Aviva Canada, révèle que sa compagnie a commencé à recevoir des réclamations reliées aux infiltrations d’eau et s’attend à en recevoir beaucoup.
« L’ampleur des dommages à venir dépendra du dégel. À certains endroits, on retrouve des développements immobiliers récents, avec des maisons qui ont des toits en pignon et où l’eau s’est écoulée le long des fondations. Si on ajoute à cela un sol glaiseux, c’est la recette parfaite pour les dégâts d’eau. Ça pourrait représenter quelques millions de dollars pour nous et ça pourrait faire mal », prévient-il.
Benoît Duchesne, directeur à l’indemnisation pour la fédération du Groupe Promutuel, rappelle qu’il est normal d’observer un hiver plus difficile de temps à autre. Il souligne qu’en 1995-1996, les assureurs avaient dû débourser beaucoup d’argent pour les piscines écrasées.
Néanmoins, depuis novembre 2007, le nombre de réclamations liées aux effondrements de toits et aux infiltrations d’eau est en hausse de 330 %. En indemnité et réserve, M. Duchesne parle d’une hausse de 865 %.
« Il reste à voir comment toute cette neige va fondre. L’est du Québec nous préoccupe. Il ne faut tout de même pas paniquer. Ça fait partie du caractère cyclique de l’assurance. Le vent a aussi fait mal depuis le début de l’année, car il y a eu trois tempêtes de vent», dit-il.
Chez ING Canada, on a enregistré 160 sinistres liés aux dégâts de neige au cours des dernières semaines avant la fermeture de la présente édition début avril. « C’est du jamais vu en 30 ans », affirme Louis-Paul Lazure, directeur des communications.
Chez Desjardins Groupe d’assurances générales (DGAG), on a traité 3 000 dossiers de plus entre le début de janvier et la mi-mars en ce qui a trait aux effondrements de toits et aux infiltrations d’eau par rapport à la même période l’an dernier. L’assureur traite en moyenne 3 000 réclamations par semaine. « C’est ce à quoi on s’attendait. Le pire pourrait être à venir. On espère que le printemps sera graduel », explique Stéphane Mailhot, directeur des communications.
L’Union Canadienne croit que la situation pourrait devenir problématique s’il y a des pluies abondantes. « C’est quelque chose d’inquiétant, mais on ne peut dire quel impact ça pourrait avoir sur nos résultats annuels », explique Jacques Boucher, directeur des communications externes.
La Capitale assurances générales observe une certaine augmentation des dégâts d’eau en assurance aux particuliers par rapport à l’an dernier, mais il ne s’agit pas d’une hausse flagrante jusqu’à maintenant selon Audrey Bouchard, conseillère en communication et relations publiques.
Finalement, Leonard Sharman, spécialiste des relations médias chez Co-operators, convient que la situation au Québec est inquiétante, mais son service des réclamations n’en a pas encore senti les effets.
Rivières sous surveillance
Avec l’hiver exceptionnel que le Québec a connu, le ministère de la Sécurité publique du Québec a déjà amorcé sa surveillance des crues printanières. Près de 70 rivières étaient sous surveillance au moment de mettre sous presse. Seule la rivière Châteauguay, en Montérégie, était près de son seuil d’inondation.