Patrick Bouchard, nouveau président du Regroupement des cabinets de courtage d’assurance du Québec (RCCAQ), le dit lui-même, il est un gars né dans l’assurance.
Son père y a œuvré pendant 47 ans. Dès l’âge de 12 ans, il aidait son père en donnant des crayons dans des foires agricoles pour faire connaitre le travail de ce dernier. « J’ai toujours voulu faire ça », dit-il.
À 19 ans, il fait du porte-à-porte pour vendre les produits d’assurance vie de la Combined d’Amérique. Mais l’attrait de l’assurance de dommages est plus fort. Il prend alors la décision de faire son attestation d’études collégiales (AEC).
Ainsi, dès 1998, il commence officiellement sa carrière en assurance de dommages en pleine crise du verglas, comme expert en sinistre pour AXA Assurances.
Par la suite, il sera un agent de Desjardins Assurances dans la région de Lanaudière. Originaire de Québec, il désire toutefois retourner dans sa région natale et joint Promutuel Dorchester, où son père est directeur des ventes.
Il gravit rapidement les rangs de la mutuelle et en devient le directeur adjoint des ventes et développement de nouveaux procédés. Il aimerait en être le directeur des ventes, mais son père n’est pas prêt pour la retraite. Il quitte donc la mutuelle et joint le grossiste SouthWestern en 2008.
L’expérience s’avère toutefois plus difficile qu’il ne le croyait. Patrick démontre de bonnes aptitudes en souscription et pour négocier avec les courtiers, mais la gestion du personnel s’avère difficile. Il préfère quitter plutôt que se faire montrer la porte.
Cette décision était toutefois mûrement réfléchie. Patrick caressait le rêve de lancer son propre cabinet de courtage. « Les astres étaient alignés », dit-il aujourd’hui.
Ayant le OK de sa conjointe et le soutien moral de son père, il créé Bouchard & Associés le 1er septembre 2009. Le cabinet part de zéro, dans le sous-sol de Patrick, à Saint-Émile.
Il acquiert ensuite le volume d’assurance spécialisé d’Assurances Gilles Perron, dont le volume régulier avait été acquis par le Groupe Ledor.
Patrick bâtit ainsi son volume rapidement dans le marché spécialisé. Au bout de six mois, il doit se trouver un local commercial. Il a d’ailleurs redéménagé depuis et a réalisé une seconde acquisition en mettant la main sur le volume spécialisé de Plan B Assurances. Bouchard & Associés compte maintenant sept employés, avec un volume de primes de 2,6 millions de dollars.
Correctif: Une version précédente de cet article indiquait que le Groupe Ledor référait de la clientèle en sous-standard au cabinet de M. Bouchard. Cette entente ne tient plus depuis mars 2015.
Le RCCAQ et les régulateurs
Lorsqu’on demande aux dirigeants du Regroupement des cabinets de courtage d’assurance du Québec (RCCAQ) de qualifier leur relation avec l’Autorité des marchés financiers, ils répondent qu’elle est très bonne. Pour ce qui est de celle avec la Chambre de l’assurance de dommages, ils se limitent à dire qu’elle est bonne.
« Avec la position que l’on a prise dans notre mémoire pour la loi 188, il est clair que nous n’irons pas cueillir des fraises ensemble », dit Patrick Bouchard, président du RCCAQ. Le Regroupement s’y est dit en faveur de faire disparaitre le double encadrement.
Guy Parent, directeur général du Regroupement, assure que les deux organismes continuent à travailler ensemble. Il consent toutefois que les négociations demeurent ardues dans le dossier du cours obligatoire que la Chambre veut imposer en matière de conformité. La définition de diffuseur est au cœur des tensions, dit-il.
« Pour la Chambre, ce cours doit passer par Internet. On ne croit pas que ce sera donné à tous de pouvoir le faire, car nous savons que des courtiers n’ont pas encore de carte de son ou de carte vidéo sur leurs ordinateurs. Ils ne pourraient donc suivre ce cours obligatoire », dit M. Parent.
M. Parent rappelle aussi que le Regroupement est contre une cotisation déguisée. « Pourquoi ajouter ces deux unités de formation continue en conformité? Quels sont les objectifs de conformité que l’industrie doit atteindre? Nous n’avons pas de réponses encore. Nous sommes encore en discussions sur ce point. On sent que c’est quelque chose d’important pour eux dans leur financement », dit-il.