Favoriser le RVER, un régime à cotisations déterminées est une bonne chose. En revanche, l’actuaire Claude Lockhead déplore que le rapport D’Amours n’ait recommandé aucun incitatif pour favoriser la mise en place de nouveaux régimes à prestations déterminées. Le président du Conseil du Patronat du Québec (CPQ) déplore pour sa part le silence du rapport sur l’âge de départ à la retraite.Le rapport D’Amours propose plutôt une série de prescriptions pour essayer de guérir le malade lance l’associé principal et chef de l'équipe retraite de la région de l'Est du Canada d’Aon Hewitt.
« Bien sûr on en a besoin puisque les régimes sont mal en point : 97 % des régimes de retraite sont en déficit de solvabilité aujourd’hui. Mais ces mesures n’encouragent pas les employeurs à mettre sur pied de nouveaux régimes à prestations déterminées », dit M. Lockhead. Quant à savoir si elles favoriseront la pérennité des régimes actuels, il faudra voir, laisse-t-il planer.
Pour l’heure, les régimes à prestations déterminées se portent mieux qu’en début d’année. La solvabilité des régimes de retraite à prestations déterminées a augmenté de 3 % au deuxième trimestre malgré le repli des marchés boursiers, a indiqué Aon Hewitt peu après cette entrevue. Selon son sondage, le ratio de provisionnement médian sur base de solvabilité s’est porté à 77 % à la fin de juin contre 74 % au 31 mars.
Aon Hewitt a attribué entre autres cette amélioration du provisionnement des régimes à l'augmentation des taux d'intérêt de 70 points de base au cours des deux derniers mois du deuxième trimestre.
Un déficit de solvabilité indique que si un régime de retraite à prestation déterminée donné devait être dissout aujourd’hui, son actif ne serait pas suffisant pour honorer la totalité des engagements pris envers les retraités actuels et futurs du régime. Le ratio indique dans quelle mesure il peut le faire.
Âge à la retraite
Président du CPQ, Yves-Tomas Dorval s’est montré satisfait que le rapport D’Amours ait su encourager l’action vers l’implantation du RVER. « Le rapport a posé aussi un diagnostic opportun et éclairant sur le système de la retraite au Québec », a observé M. Dorval. Les valeurs de transparence et de responsabilité contenues dans ce rapport lui ont en outre semblé d’excellents postulats pour assoir le futur RVER.
Le rapport a toutefois manqué de propositions concrètes sur le report de l’âge de départ à la retraite, lui reproche M. Dorval. « Nous partons deux ans plus jeunes à la retraite que la moyenne canadienne, ce qui fait supporter un cout énorme aux régimes privés et publics », dit-il.