Un réassureur a documenté un autre effet du resserrement de marché en assurance de dommages.
La crise de souscription mondiale des risques fait en sorte que de plus en plus d’entreprises ont recours à des captives d’assurance pour s’autoassurer, selon Swiss Re. Le phénomène est particulièrement observable en Asie et en Amérique latine, souligne le réassureur. Les entreprises de moyenne envergure sont aussi plus propices à y avoir recours.
Comment fonctionne une captive d’assurance ? Scénario traditionnel : une entreprise crée une filiale qui jouera le rôle d’un assureur. La captive n’assurera alors que les risques de l’entreprise, d’où son appellation de captive. Cette dernière perçoit des primes et verse des indemnités à l’entreprise, comme le ferait son assureur.
Les avantages
Ainsi, avec le resserrement du marché, au lieu d’augmenter leurs franchises, leurs déductibles ou leurs rétentions d’assurance, ces entreprises choisissent de s’autoassurer via une captive d’assurance, qu’elles créent elles-mêmes ou dont elles placent des sommes dans des structures déjà existantes.
Les entreprises ayant recours à des captives d’assurance réalisent des économies à plus d’un niveau. Car en plus d’économiser sur leurs primes d’assurance, elles économisent sur les couts de transaction, comme les commissions aux courtiers et les dépenses de souscription exigées par certains assureurs.
Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ? De plus en plus, affirment les experts de Swiss Re. Les entreprises qui en bénéficient le plus sont toutefois celles ayant de grandes capacités analytiques de leurs données.
Les captives d’assurance servent généralement pour des risques de grande sévérité, déjà difficiles à assurer. Avec une bonne calibration du risque, les actuaires peuvent aider les entreprises qui prennent la voie des captives à mieux dénouer les incertitudes entourant la fréquence et la sévérité des risques.
Un nombre en croissance
Swiss Re fait aussi remarquer qu’il existe maintenant plus de captives d’assurance que d’assureurs sur la planète. Dans le marché des moyennes et grandes entreprises, le réassureur dit en avoir dénombré 7 000, répartis dans 70 pays.
Les États-Unis sont le pays où on retrouve le plus. Swiss Re révèle par ailleurs que 70 % des entreprises figurant au classement Fortune 500 en ont une.
Swiss Re dit d’ailleurs s’attendre à ce que le resserrement du marché d’assurance de dommages se poursuive en 2022, favorisant la création de nouvelles captives. Nous nous attendons à voir cette dynamique se poursuivre sur le marché mondial de l’assurance captive puisque les entreprises recherchent des solutions d’assurance plus flexible et efficace dans un contexte d’incertitude et de marché dur », affirment ses analystes.