Le secteur de la réassurance est confronté à des conditions de marché difficiles, malgré les modestes hausses des taux en 2018, a écrit dans un rapport la firme de notation S&P Global. Ce constat vient à la suite de la rencontre annuelle des Rendez-Vous de septembre de Monte-Carlo, qui réunit réassureurs, assureurs, courtiers et autres spécialistes de l’industrie

Les nombreuses catastrophes naturelles de 2017 ont entrainé une hausse des taux de la réassurance d’environ 5 % lors des renouvèlements de 2018. Lors de la rencontre à Monte-Carlo, les participants ont estimé que les taux demeureront plutôt stables pour 2019. S&P attribue cette stabilité aux capitaux traditionnels et alternatifs qui ont « une capacité significative ».

Croissance limitée

Les nombreuses fusions et acquisitions ont marqué 2018 selon la firme de notation. Toutefois, « les opportunités de croissance restent limitées et les assureurs cédants sont de plus en plus exigeants ». S&P précise que les réassureurs qui proposent des portefeuilles de produits étendus et de solides capacités de souscription offrent la meilleure valeur ajoutée aux assureurs ce qui aide à établir des relations à long terme.

Les fusions et acquisitions comportent des risques, a remarqué l’industrie. « En 2018, nous avons observé des transactions impliquant des assureurs primaires, des réassureurs et des acteurs de titres liés à l’assurance, indiquant que ces marchés convergent de plus en plus. Le contexte de tarification concurrentielle de la réassurance continuera à soutenir les opérations de fusions et acquisitions », rapporte S&P.

Les réserves contribueraient à la volatilité

Les acteurs de l’industrie ont statué, lors de la rencontre annuelle, qu’outre les catastrophes naturelles, les réserves font partie des facteurs qui contribuent le plus à la volatilité. Le secteur continue de bénéficier d’une évolution favorable des réserves par rapport aux années précédentes, mais cela représentait environ 4,5 % des ratios combinés de 2017, contre 7 % à 8 % en moyenne au cours des huit années précédentes.

Comme les modifications récentes des taux en réassurance ont été plus modestes que celles observées au début des années 2000, la libération de réserves pourrait diminuer quelque peu au cours des prochaines années, croit S&P. « À notre avis, les réserves pour les catastrophes naturelles de 2017 semblent tout à fait suffisantes, bien qu’il existe quelques exceptions mineures, telles que les pertes engendrées par l’ouragan Irma. L’inflation relativement faible observée au cours des années précédentes pourrait également augmenter, entrainant des risques de réserve supplémentaires. »

Les cyberrisques aussi au cœur des discussions

Les cyberrisques ont grandement été mentionnés, lors des discussions de Monte-Carlo, comme étant une opportunité de marché importante. Selon Munich Re, le secteur mondial de l’assurance a souscrit environ 3 à 4 milliards de dollars en 2017 en cyberrisque. On estime que ce chiffre pourrait doubler d’ici 2020.

S&P croit que le secteur possède un grand potentiel, tant que les produits continuent d’être développés. La firme rappelle toutefois que les pertes liées aux cyberattaques sont souvent très couteuses.