Lorsque comparé au reste du monde, le Canada se retrouve en neuvième position en ce qui a trait à son système de retraite, dit la firme conseil Mercer dans son indice Mondial Mercer CFA Institute sur les régimes de retraite.

Il conserve donc sa position de l’an dernier par rapport aux 39 pays analysés par Mercer et obtient un résultat global de 69,3, soit 0,1 point de plus qu’en 2019.

Comment la firme calcule-t-elle ce résultat ? Elle génère un nombre entre 0 et 100 qui se base sur trois sous-indices : la suffisance, la viabilité et l’intégrité des systèmes de retraite.

Impact de la pandémie

D’après Mercer, la récession économique causée par la pandémie a entrainé une diminution des cotisations aux régimes de retraite, une baisse des rendements sur les placements et une augmentation de la dette publique dans plusieurs pays, dont le Canada.

Ce dernier, malgré son résultat positif au niveau du classement, doit donc demeurer vigilant, peut-on lire dans le rapport. « Bien que le système de retraite du Canada continue de jouir d’une structure solide, des risques sont tout de même à l’horizon puisque la pandémie de COVID-19 a considérablement accru le montant de la dette publique en pourcentage du PIB. »

« Cette situation aura inévitablement une incidence sur les rentes futures », explique David Knox, associé sénior chez Mercer et auteur du rapport.

D’après lui, cela signifie que certaines personnes devront travailler plus longtemps et que d’autres devront se contenter d’un niveau de vie inférieur à leurs attentes lorsqu’ils atteindront l’âge de la retraite.

Inégalités des sexes

F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Avoirs de Mercer Canada, ajoute qu’une autre conséquence de la pandémie est l’augmentation des inégalités hommes-femmes.

« Des déficits d’épargne-retraite ont une incidence disproportionnée sur certains groupes, dont les femmes. Cette situation revêtira une grande importance dans le contexte de la COVID-19, où les femmes sont souvent surreprésentées dans les secteurs les plus touchés par la pandémie », dit-il.

Même son de cloche du côté de David Knox, qui souligne que même avant la pandémie, les femmes disposaient d’une épargne-retraite moins élevée. Ainsi, la conséquence de la pandémie sera une augmentation plus importante de l’écart entre les deux sexes, dit-il.

L’importance des systèmes

M. Knox affirme que les gouvernements doivent agir par rapport à leurs systèmes de retraite. Ils doivent évaluer leurs forces et leurs faiblesses pour assurer un meilleur résultat pour les futurs retraités.

Le tout s’applique aussi au Canada, souligne F. Hubert Tremblay.

« Étant donné les effets généralisés de la COVID-19, la planification de la retraite est plus importante que jamais. Notre main-d’œuvre est en train de changer et doit relever des défis imprévus. La planification de la retraite doit donc poursuivre son évolution pour aider les Canadiens à gérer leurs finances futures en cas de perturbations importantes », dit-il.