Selon Towers Watson, les consommateurs canadiens sont prêts à faire appel à la télématique pour tarifer leur prime d’assurance auto. La firme appuie cette affirmation sur un sondage qu’elle a mené au printemps. Cet intérêt est d’ailleurs particulièrement marqué au Québec.

Ce sont 56 % des conducteurs canadiens qui se disent « vivement intéressés » à se procurer une police d'assurance fondée sur l'utilisation réelle. Le pourcentage d'acceptation des programmes d'assurance fondés sur l'utilisation réelle s’accroit quand on leur demande de considérer la possibilité de s'y inscrire. Une très grande majorité (85 %) de répondants ont indiqué qu'ils seraient ouverts à ces programmes si les assureurs garantissaient que les primes demandées aux conducteurs n'augmenteraient pas. Ce pourcentage passe à 94 % au Québec.

« Le marché canadien de la télématique s'est développé à une grande vitesse et est en rapide évolution, dit Pierre Laurin, directeur et chef de la pratique d’assurances de dommages au Canada de Towers Watson. Jusqu'à tout récemment, l'assurance fondée sur l'utilisation réelle au Canada était limitée à quelques programmes. Au cours de la dernière année, de nouveaux joueurs ont intégré le marché et ont fait augmenter la gamme de produits disponibles. »

Towers Watson a aussi sondé le point de vue des consommateurs sur les services à valeur ajoutée, qui peuvent être jumelés à une police d'assurance fondée sur l'utilisation réelle et être soutenus par la technologie sous-jacente. Les deux tiers (67 %) des répondants au Québec ont indiqué qu'ils étaient disposés à payer pour obtenir ces services.

Lorsqu'on leur a demandé quels services leur plaisaient le plus, les conducteurs canadiens ont choisi le repérage de véhicule en cas de vol (86 %), le système d'appel d'urgence automatisé en cas d'accident (85 %) et les rapports d'état des systèmes essentiels du véhicule (79 %). Les conducteurs ont aussi répondu qu'ils étaient disposés à payer pour obtenir ces services. D’ailleurs, 56 % d'entre eux ont dit être prêts à payer entre 3,75 $ à 7,50 $ par mois.

« Le fait que les conducteurs canadiens reconnaissent l'utilité d'acheter des services à valeur ajoutée jumelés à une telle technologie est un signal important pour les assureurs, croit M. Laurin. Ces services peuvent aider les assureurs à différencier et à débanaliser leurs produits. Ils peuvent aussi les aider à se concentrer sur une toute nouvelle base de consommateurs pour développer de nouvelles affaires et fidéliser davantage les clients. »

De plus, 48 % des répondants canadiens ont indiqué qu'ils seraient disposés à changer leur comportement routier si un module de télématique était installé dans leur voiture. Cette proportion est de 44 % au Québec. Parmi les principaux changements mentionnés, on retrouve : respecter davantage les limites de vitesse (65 %), garder une distance sécuritaire entre leur véhicule et celui qui les précède (45 %) et conduire de façon plus attentive (45 %).

Les consommateurs sondés par Towers Watson ont aussi indiqué que leur principale préoccupation relativement à l'assurance fondée sur l'utilisation réelle était la possibilité que leurs primes puissent augmenter (47 %). Des enjeux de protection de la vie privée étaient une autre de leurs principales préoccupations, notamment des doutes particuliers au sujet du partage des données des consommateurs (46 %) et des appréhensions quant à l'utilisation de données pour invalider des demandes d'indemnité (46 %).

« Ces préoccupations, bien qu'elles soient compréhensibles, ne sont pas suffisamment importantes pour déprécier les nombreux avantages que l'assurance fondée sur l'utilisation réelle a à offrir aux automobilistes », affirme M. Laurin.

Malgré cet intérêt pour les solutions de télématique, sa pénétration dans le marché canadien reste encore à faire. Le site de comparaison en ligne Kanetix a mené son propre sondage pour établir le degré de connaissance des Canadiens face à l’assurance tarifée selon l’utilisation réelle.

Ce sont ainsi 18 % des Canadiens sondés par Kanetix qui se sont dits familiers avec de tels programmes. Malgré ce manque de connaissance, 60 % des personnes interrogés se sont montrées favorables à adopter la télématique si elle leur permettait de réduire le cout de leur prime d’assurance.

Par ailleurs, 61 % des conducteurs sondés ont dit s’attendre à payer moins cher leur prime s’ils avaient recours à une solution d’assurance tarifée selon l’utilisation réelle. De plus, les deux tiers des répondants ont affirmé qu’il faudrait qu’ils économisent au moins 100 $ pour changer de fournisseur d’assurance automobile.

La notion de vie privée refait aussi surface dans le sondage de Kanetix. En effet, 75 % des répondants à son sondage se sont dits préoccupés par l’utilisation de leurs données personnelles. Parmi les autres préoccupations, plusieurs répondants ont affirmé s’inquiéter que les données d’utilisation recueillies par un assureur lui servent à refuser une réclamation ou à annuler une couverture. Des questionnements ont aussi été soulevés quant au partage de cette information avec d’autres assureurs. Certains ont aussi affirmé craindre que le module utilisé ne capte pas bien leurs habitudes de conduite.