Un nouveau rapport approfondi de l'Association de Genève (Geneva Association) révèle que les dirigeants d’entreprise d'un peu partout dans le monde souhaitent obtenir une couverture d’assurance qui inclut les risques émergents liés à l’intelligence artificielle générative (IA générative ou Gen AI en anglais). En effet, 90% d'entre eux estiment qu’un tel produit est nécessaire, et plus des deux tiers se disent prêts à payer au moins 10% de plus en primes pour en bénéficier.

Le rapport s’appuie sur un sondage mené à l’échelle mondiale auprès de 600 représentants d’entreprises impliqués dans la prise de décision en matière d'assurance. Il examine également la question de l’assurabilité des différents risques associés à l’IA générative.

Intitulé Gen AI Risks for Businesses: Exploring the Role for Insurance (Risques liés à l'IA générative pour les entreprises : exploration du rôle de l'assurance), le rapport cite également une enquête mondiale réalisée en 2025, selon laquelle 71% des entreprises auront adopté des outils d’IA générative dans au moins une fonction d’affaires. Ce taux était de 65% au début de 2024 et de 33% en 2023.

Adapter les polices

Les auteurs du rapport de la Geneva Association indiquent que des assureurs d’un peu partout dans le monde répondent à la demande en adaptant leurs polices en cybersécurité et en responsabilité civile pour y inclure les pertes associées à l’IA générative, notamment par des déclencheurs paramétriques et des protocoles de diligence raisonnable. « Il est encore trop tôt pour dire si ce sont les produits existants ou de nouvelles solutions autonomes qui domineront le marché de l’assurance des risques liés à l’IA générative », écrivent-ils.

Le rapport explore en profondeur les risques associés tant à l’IA traditionnelle qu’à l’IA générative, notamment les risques opérationnels internes, les risques réglementaires et de conformité, ainsi que les risques envers les tiers. Il souligne également que l'IA générique réduit les obstacles à l'entrée pour les cybercriminels

L’étude examine aussi les enjeux liés à l’intelligence artificielle agentique (agentic AI en anglais), ainsi que les préoccupations éthiques et les biais inhérents à ces technologies. L’une des principales contributions du rapport réside dans son évaluation complète de l’assurabilité des risques spécifiques à l’IA générative. « Guidé par des critères d'assurabilité établis, le rapport évalue systématiquement quelles expositions à l'IA générique peuvent être couvertes de manière réaliste dans le cadre des structures actuelles du marché et où des produits innovants seront nécessaires », précisent les auteurs.

Définir les limites du risque

Pour suivre le rythme des innovations de cette technologie, « les assureurs devraient définir de façon proactive les limites des risques associés à l’IA générative et commencer à tester des extensions de couverture modulaires, avant que des sinistres ne les forcent à réagir dans l’urgence », recommandent les auteurs du rapport. Ils suggèrent également aux assureurs de s'associer avec des fournisseurs de technologies et des organismes de réglementation. « L’IA générative promet des gains significatifs en productivité et en créativité, mais son opacité et son autonomie introduisent des risques sans réel précédent historique. »