Le régime de remboursement des médicaments est loin d’être parfait, reconnait l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP). Il ne faut toutefois pas mettre tous les œufs dans le même panier, ajoute le syndicat des pharmaciens.

Daniel Larouche, conseiller et négociateur de l’AQPP, est intervenu lors de la période d’échanges avec l’assistance d’une conférence du Congrès de l’assurance et de l’investissement 2016, portant sur l’écart des prix dans les régimes public et privé. Il y a reconnu l’écart de prix dont profitent les assurés du volet public, poursuit-il.

« Les pharmaciens reconnaissent en même temps que, si on le dit autrement, les assurés du public paient très en dessous de ceux du privé. Si les honoraires sont 80 % plus chers pour les régimes privés, ça veut dire qu’ils sont 45 % moins chers pour les assurés du régime public. »

Selon lui, il n’est écrit nulle part que les honoraires payés par le régime public sont un étalon de mesure à respecter. « Aucun pharmacien au Québec ne pourrait vivre avec seulement l’équivalent des honoraires payés par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) », indique M. Larouche.

À propos des ordonnances limitées à 30 jours, comparativement à ce qui se fait ailleurs au pays, Daniel Larouche suggère d’utiliser plutôt la base du cout par jour par traitement. Le cas du Québec n’est alors pas si différent des autres provinces, tous payeurs confondus, affirme-t-il.

Selon M. Larouche, les problèmes ont commencé lorsque le gouvernement a modifié la règle touchant les allocations professionnelles, il y a une dizaine d’années. Les revenus des pharmaciens ont alors été réduits de 30 millions de dollars (M$) à 40 M$ par année. « Dans le système actuel, si le gouvernement refuse d’augmenter les honoraires de façon conséquente, en plus de couper dans les autres flux financiers qui sont disponibles dans les pharmacies, à savoir les allocations professionnelles, il reste une seule soupape, soit les assurés du secteur privé », explique-t-il.

L’actuaire indépendant Jacques L’Espérance dit pour sa part que si les pharmaciens veulent prouver qu’ils n’arrivent pas à vivre avec les honoraires payés par la RAMQ, ils n’ont qu’à ouvrir leurs livres. « Montrez-nous des chiffres et on pourra discuter. Les régimes collectifs paient trop cher, point à la ligne », a-t-il insisté.