Les sociétés d’assurance vie et de rente du Canada ont généré un revenu net en hausse de 27 % en 2021, ce qui représente un bond à 15,9 milliards de dollars dans l’année. L’industrie a également obtenu de bons résultats du côté de la souscription, et ce, malgré la pandémie de COVID-19 dont l’impact a été étonnamment tempéré, écrivent les chercheurs d’AM Best dans leur plus récent rapport sectoriel intitulé Canada Insurance : Favorable Results in 2021 Despite Pandemic (traduction — L’assurance au Canada : des résultats favorables en 2021 malgré la pandémie).
Les auteurs y expliquent que le revenu net avant impôt des compagnies d’assurance vie du Canada, calculé selon les Normes internationales d’information financière, a augmenté à un rythme plus rapide que jamais en cinq ans, passant à 19,3 milliards de dollars alors qu’il était de 14,4 milliards en 2020. Le revenu net a également augmenté. Les revenus globaux ont été soutenus par les gains de placement et la croissance des nouvelles affaires, précisent-ils. Pensons ici à l’augmentation des revenus nets d’honoraires liée à la hausse de l’actif moyen sous gestion, elle-même imputable à la vigueur des marchés boursiers.
Ils ajoutent que les marchés boursiers favorables et la faiblesse des taux d’intérêt ont incité les investisseurs à se tourner vers les fonds communs de placement, ce qui a considérablement augmenté ce type de dépôts, surtout depuis deux ans au Canada. Cette réalité se reflète dans l’augmentation des entrées de fonds provenant d’investisseurs particuliers et institutionnels. Selon AM Best, les sociétés d’assurance vie et de rente du Canada se tournent depuis quelques années vers ces produits de retraite associés à un degré d’intensité de capital moindre et plus axés sur les honoraires. L’agence ajoute que cela a été un moteur de croissance favorable pour l’industrie, avec toutefois le désavantage d’avoir augmenté l’exposition du secteur à la volatilité du marché.
L’équipe d’AM Best affirme s’attendre à une plus grande volatilité des marchés à court terme, ce qui pourrait ralentir l’afflux de fonds vers les fonds communs de placement et réduire les honoraires associés aux actifs sous gestion.
Malgré les obstacles réglementaires et l’incertitude économique, elle affirme que la note du secteur reste stable grâce à ses niveaux de capital réglementaire toujours élevés, à des revenus et un rythme de souscription positifs et aux efforts déployés pour continuer à préciser ses profils d’entreprises au moyen d’acquisitions et à poursuivre le dessaisissement de certaines activités désuètes ou sensibles au capital et aux taux d’intérêt, auxquels s’ajoute son intérêt accru envers l’innovation.
Les analystes disent également que la note attribuée a profité du fait que l’impact de la Norme internationale d’information financière 17 (IFRS 17) sur les bilans et le secteur en général est maintenant plus clair auprès des personnes touchées.
L’impact global sur les sociétés canadiennes d’assurance vie et de rente du Canada a été moins important que prévu, certains assureurs ayant atteint des niveaux de capitalisation records tout en maintenant de solides bénéfices d’exploitation, le tout contrairement aux attentes au début de la pandémie. Ces sociétés d’assurance sont généralement moins sensibles aux taux d’intérêt que leurs homologues américains, car voilà plus d’une décennie qu’elles protègent leur solidité financière contre les risques.
Parmi les difficultés auxquelles le secteur fait actuellement face, mentionnons les pressions inflationnistes qui entraînent une hausse des frais d’exploitation et des salaires, l’augmentation des tensions géopolitiques et de l’instabilité économique de par le monde, ainsi que l’impact que l’IFRS 17 pourrait avoir sur le budget des sociétés au cours de l’année prochaine.