La firme de notation A.M. Best a amélioré les perspectives du secteur de la réassurance, les faisant passer de négatives à stables. La stabilité de l’environnement des taux en réassurance de dommages et la stabilité générale de la réassurance vie expliquent ce changement de la part de l’agence.

La firme de notation constate que les changements climatiques continueront d’être une menace pour l’industrie globale de la réassurance au cours des prochaines années, spécialement pour les réassureurs qui ont des risques à travers le monde.

A.M. Best rappelle sa vision d’un réassureur fort. Celui-ci doit comporter plusieurs caractéristiques, dont un bilan financier robuste qui produit de bons résultats d’exploitation d’un portefeuille de réassurance diversifié. Ce réassureur idéal fait aussi des investissements prudents et adopte les innovations. « Les réassureurs qui n’ont pas ces qualités auront de la difficulté à demeurer pertinents dans l’industrie, à garder le soutien de leurs actionnaires et à préserver leur indépendance », indique l’agence.

Une discipline de souscription plus stricte aide en dommages

A.M. Best cite plusieurs facteurs qui l’ont menée à améliorer les perspectives en réassurance de dommages, dont une baisse de la consommation de capital et de la volatilité des résultats en raison d’évènements extrêmes et la hausse des taux d’intérêt, particulièrement aux États-Unis. De plus, la firme souligne le regain d’intérêt pour une discipline de souscription plus stricte, entrainée par une inflation potentielle du cout des sinistres.

A.M. Best s’attend à ce que la demande pour la réassurance de dommages s’accroisse cette année en raison de la croissance économique aux États-Unis et à l’échelle globale, en plus des bénéfices que les réassureurs tirent de la réforme fiscale américaine.

« Ces facteurs devraient offrir des possibilités de croissance organique et d’utilisation améliorée de la capacité excédentaire existante, ce qui devrait améliorer la tarification du risque à long terme, écrivent les auteurs du rapport. De même, une augmentation de l’utilisation de la réassurance résultant des pertes subies récemment par les sociétés primaires peut également accroitre la demande de réassurance. »

A.M. Best note que les secteurs des cyberrisques, de l’assurance et réassurance hypothécaire et d’autres risques émergents grugeront davantage de capacité du marché. Cela devrait aider à atténuer le déséquilibre entre l’offre et la demande de réassurance qui a causé une pression sur les taux depuis les dix dernières années, selon la firme.

La réassurance vie est source de stabilité

Depuis plusieurs années, le secteur de la réassurance vie est source de stabilité pour le secteur global de la réassurance, affirme A.M. Best. Cela s’explique notamment par une stabilité des bénéfices « grâce à un portefeuille de produits diversifié composé de produits sensibles aux intérêts, de blocs de longévité et de mortalité, ainsi que de produits liés à la santé », explique l’agence de notation. Les occasions de croissance présentes dans les marchés émergents font aussi partie des facteurs de stabilité de la réassurance vie.

« En outre, les perspectives stables reflètent la solide situation du capital des sociétés de réassurance vie lorsqu’elle est mesurée en termes de capitalisation ajustée au risque par rapport à leurs passifs. Les entreprises ont cherché à optimiser leur structure afin de réduire au minimum les obligations fiscales résultant difficultés créées par la nouvelle loi américaine US Tax Cuts and Jobs Act », ajoutent les analystes.