Le dossier des RPAC n’avance pas vite en Ontario.Rien de sérieux en ce sens dans le dernier budget du ministre des Finances ontarien Dwight Duncan déposé le 28 mars. Le document propose plutôt de lier le RPAC à l’augmentation des contributions au Régime de pensions du Canada. Cette avenue est largement décriée dans le secteur financier.

Selon Greg Pollock, président d’Advocis, c’est le sort qui attend un gouvernement minoritaire de devoir agir sous certaines pressions. Parmi ces pressions venues entre autres des partis d’opposition et des milieux syndicaux, les critiques du RPAC ont allégué que ce régime déplace simplement l’épargne d’un véhicule à un autre, sans en augmenter la somme.

Concentrées dans les transports et les télécommunications, les entreprises qui relèvent du gouvernement fédéral sont peu nombreuses. La loi C-25 n’ouvre donc une avenue prometteuse que si les provinces les plus populeuses s’y mettent.

M. Pollock fait donc remarquer que la participation de l’Ontario est essentielle pour que le régime multi-employeurs atteigne une masse critique. Les économies d’échelle qui en résulteront permettront d’offrir aux participants des placements à faible cout. Seul le Québec a un projet en marche, ajoute Greg Pollock. « Au rythme où vont les choses, il est très optimiste de dire que le régime sera prêt pour 2013 », dit-il.

L’industrie et le monde des affaires veulent hâter le pas. L’ACCAP, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante et la Chambre de commerce du Canada ont co-signé une lettre pour exhorter le ministre Duncan à aller de l’avant.

Les signataires, dont le président de l’ACCAP, Frank Swedlove, s’inscrive en faux contre l’idée de lier le RPAC à une hausse des contributions au Régime de pensions du Canada. Le temps que prendront les changements au régime public ne fera que retarder davantage l’implantation d’un régime bénéfique pour les 1,2 million de travailleurs ontariens sans régime privé, écrivent-ils en essence.

Yves Millette, vice-président des affaires, Québec, flaire même une impasse constitutionnelle si l’Ontario persiste dans cette direction. « Une bonification du régime de pensions du Canada exigerait un amendement constitutionnel, alors que les provinces ne sont pas toutes d’accord sur une telle bonification. »

Au diapason avec le président d’Advocis, M. Millette souhaiterait que toutes les provinces acceptent un régime tel que le RVER. « Nous avons besoin d’une masse critique pour maintenir les couts bas. Il faudrait au moins que le Québec et l’Ontario participent. » Selon M. Millette, le RVER est à ce jour le régime le plus simple et le moins dispendieux possible.