Selon les premières estimations du Bureau d’assurance du Canada (BAC) et de Catastrophe Indices and Quantification Inc. (CatIQ), les restes de l’ouragan Debby, qui ont frappé Montréal et certaines régions du Québec les 9 et 10 août, ont causé près de 2,5 milliards de dollars en dommages assurés.
« Cet événement d’inondation est désormais classé comme l’événement assuré le plus coûteux de l’histoire du Québec, surpassant même la tempête de verglas de 1998 », indique le BAC dans son communiqué du 13 septembre dernier.
Augmentation des réclamations
Le BAC souligne que la hausse des réclamations d’assurance liées aux maisons, commerces et véhicules inondés, combinée aux pénuries de main-d’œuvre et aux tensions continues dans les chaînes d’approvisionnement canadiennes, entraînera des délais plus longs pour le traitement des réclamations.
« Les assureurs habitation, automobile et entreprise du Canada font face à l’été le plus difficile jamais enregistré en raison des dommages causés par les événements météorologiques extrêmes et les catastrophes naturelles. Les inondations à Toronto et dans d’autres régions du sud de l’Ontario, l’incendie de Jasper, la tempête de grêle à Calgary et les inondations dans certaines régions du Québec ont entraîné environ 228 000 réclamations d’assurance », précise le BAC dans une annonce concernant les premières estimations.
« À titre de comparaison, l’an dernier, les assureurs ont déclaré 113 000 réclamations en juillet et en août et 160 000 réclamations pour toute l’année, en raison des incendies de forêt records à travers le pays », ajoute le BAC.
Un programme national d’assurance contre les inondations est nécessaire
Le Bureau d’assurance du Canada a également exhorté le gouvernement à faire progresser les travaux sur un programme national d’assurance contre les inondations, le qualifiant de mesure la plus importante que le gouvernement fédéral puisse prendre pour mieux protéger les propriétaires contre les risques financiers liés aux changements climatiques.
« À moins que le gouvernement fédéral ne s’engage à allouer les ressources nécessaires lors de la prochaine session parlementaire, avec le soutien des provinces et territoires, les assureurs ne pourront pas soutenir le programme avant 2026 », prévient Craig Stewart, vice-président des enjeux climatiques et affaires fédérales au BAC.
« Tous les paliers de gouvernement doivent immédiatement s’engager à empêcher une fois pour toutes de construire et de reconstruire dans les plaines inondables et les zones sujettes aux feux de forêt, à investir dans l’atténuation des catastrophes, notamment la mise à niveau des infrastructures d’évacuation des eaux pluviales, et à mettre en œuvre des programmes pour des maisons à l’épreuve des incendies et des inondations », poursuit M. Stewart.