Pour la firme de consultants KPMG, peu de perturbations pèsent aussi lourd sur les assureurs canadiens que l’arrivée de la norme IFRS 17.

Les nouvelles règles régissant la comptabilité auront des répercussions sur les processus actuels et une incidence directe sur tous les joueurs, y compris les assureurs multinationaux qui sont établis sur le marché canadien, peut-on lire dans le Rapport 2018 de KPMG sur les occasions et les risques dans le secteur canadien de l’assurance. La firme rappelle que ces changements s’ajoutent à ceux amorcés il y a près de dix ans avec la règle IFRS 9.

Comment en profiter ?

« La norme IFRS 17 est un immense défi, dit Dana Chaput, leadeur, changements à la comptabilisation des contrats d’assurance, de KPMG au Canada. Le Canada est l’un des rares pays du monde où tous les assureurs, de toute taille, doivent s’y conformer. Les assureurs ambitieux profitent de ce changement pour améliorer les processus au sein des fonctions des finances ou de l’actuariat, pour accroitre l’automatisation et pour former les chefs de file de demain. »

Les règles régissant la comptabilité qu’amène la norme IFRS 17 auront des répercussions sur la règlementation, le capital et le régime fiscal, ajoute Mme Chaput. « Les organismes de règlementation et les autorités fiscales font de leur mieux pour indiquer la direction qu’ils prendront. Ils doivent d’abord mettre à jour les exigences. C’est un peu comme la question de l’œuf et de la poule. Les assureurs mettent en œuvre la norme IFRS 17, mais les questions liées au capital et à la fiscalité demeurent en suspens. »

Pas que les IFRS à considérer

La norme IFRS n’est pas la seule considération règlementaire. Des changements ayant cours aux États-Unis seront aussi à considérer. Le Financial Accounting Standards Board (FASB) revoit la comptabilisation des contrats d’assurance de longue durée selon les Principes comptables généralement reconnus (PCGR), qui demeurent l’indice de référence aux États-Unis.

Les assureurs seront ainsi tenus de déclarer la façon dont ils évaluent le passif de certains contrats d’assurance et amortissent les couts d’acquisition reportés. Les nouvelles attentes à l’égard de la connaissance du client et du produit, de même que les calculs révisés du Test de suffisance du capital d’assurance vie (TSAV) devraient aussi mettre la pression sur les assureurs pendant qu’ils tentent de garder le rythme en demeurant conformes sur plusieurs fronts, indique KPMG dans son rapport.

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