Selon un nouveau rapport sigma de Swiss Re, intitulé Natural catastrophes in 2023: gearing up for today's and tomorrow's weather risks, l’intensification des risques induits par le climat augmentera probablement les pertes à l’avenir, ce qui rendra les mesures d’adaptation nécessaires pour réduire les pertes à long terme.
« Pour que l’assurance dommages reste durable et abordable, il faut un effort concerté de la part du secteur privé, du secteur public et de la société dans son ensemble, non seulement pour atténuer les risques climatiques, mais aussi pour s’adapter à un monde où les conditions météorologiques seront plus intenses », ajoute Moses Ojeisekhoba, directeur général de Swiss Re pour les clients et les solutions au niveau mondial.
La catastrophe la plus coûteuse de l’année
En 2023, les pertes assurées mondiales dues aux catastrophes naturelles ont dépassé les 100 milliards de dollars pour la quatrième année consécutive. Un tremblement de terre en Turquie et en Syrie a été la catastrophe la plus coûteuse de l’année, le secteur déclarant des pertes assurées estimées à 6,2 milliards de dollars (tous les chiffres sont en dollars américains). On estime que 90 % des dommages causés par le tremblement de terre n’étaient pas assurés.
Les tempêtes convectives violentes (severe convective storms en anglais, ou SCS) et les inondations de grande ampleur en milieu urbain ont été les principaux événements à l’origine des pertes assurées au titre des catastrophes naturelles, qui ont atteint 108 milliards de dollars au total.
Le principal contributeur aux pertes assurées
Les tempêtes de grêle sont de loin le principal facteur de sinistres assurés dus aux SCS, précisent les auteurs du rapport, qui indiquent que la grêle est responsable de 50 à 80 % de l’ensemble des sinistres assurés dus aux SCS. Le rapport comprend une introduction sur les SCS et leur formation.
« Swiss Re Institute estime que les pertes assurées pourraient doubler au cours des dix prochaines années en raison de l’augmentation des températures et de la fréquence et de l’intensité accrues des phénomènes météorologiques extrêmes. Par conséquent, les mesures d’atténuation et d’adaptation sont essentielles pour réduire les risques de catastrophes naturelles », écrit l’institut.
L’économiste en chef du groupe Swiss Re ajoute que même en l’absence d’une tempête historique en 2023, les pertes dues aux catastrophes naturelles ont été importantes, avec 142 catastrophes naturelles ayant entraîné des pertes assurées au cours de l’année, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré en une seule année. « En l’absence d’un événement exceptionnel entraînant des pertes maximales, comme l’ouragan Ian en 2022, la fréquence des événements a été le principal facteur du total des pertes assurées pour l’ensemble de l’année », indique le rapport.