Les 13 et 14 juillet derniers, des pluies abondantes ont touché certaines régions du Québec. À cette occasion, la métropole de Montréal a notamment battu un record : les orages y ont déversé un total dépassant 81 millimètres de pluie en une journée, selon MétéoMédia

Les dégâts entraînés par les eaux « ont causé près de 120 millions de dollars (M$) en dommages assurés, selon les premières estimations de Catastrophe Indices and Quantification Inc. (CatIQ) », rapporte le Bureau d’assurance du Canada (BAC) dans un communiqué daté du 2 septembre. 

Un mois après les événements, le BAC et plusieurs assureurs sont revenus sur la gestion de cet événement climatique sur le Portail de l’assurance

Pertes assurées en 2025 

Dans son communiqué, le BAC écrit que « depuis le début de l’année, les différents événements météorologiques qui ont frappé plusieurs régions au pays ont causé pour plus de 1,6 milliard de dollars en pertes assurées ».

Interrogé par le Portail de l’assurance au sujet de cette estimation, Pierre Babinsky, directeur des communications et des affaires publiques du BAC, explique : « Nous n’avons pas le coût estimé de toutes les catastrophes à ce jour au Canada. Une partie du montant est des pertes estimées d’événements en cours, comme des feux de forêt. »

« CatIQ n’a pas encore sorti tous les chiffres, même s’ils fournissent un total à ce jour, poursuit-il. Les événements pour lesquels nous avons des chiffres, en plus de ceux du 13-14 juillet, sont le verglas pour l’Est de l’Ontario et l’Ouest du Québec en fin mars 2025 (342 M$) et les feux de Flin Flon au Manitoba et en Saskatchewan en début d’été, dont le premier estimé place les coûts assurés à 240 M$. » 

En 2024 au Canada, les dommages assurés liés aux sinistres climatiques se sont élevés à plus de 8,5 G$. Cet été-là, quatre catastrophes climatiques majeures ont frappé le pays. Un an plus tard, CatiQ a publié de nouvelles estimations des pertes assurées

Revendication 

« Le Canada a également besoin d’un organisme fédéral de coordination pour encadrer la préparation aux situations d’urgence et les efforts de rétablissement. Tous les autres pays du G7 disposent d’une telle agence. Il est temps que le Canada emboîte le pas et adopte une approche proactive en matière de situation d’urgence », revendique le BAC dans son communiqué.

Auprès du Portail de l’assurance, M. Babinsky indique qu’« une agence dans le cadre de laquelle on pourrait centraliser la connaissance des meilleures façons d’intervenir dans divers scénarios permettrait de faciliter les opérations et de faire profiter l’ensemble de la population canadienne des meilleures pratiques dans le domaine ».

« Cette agence pourrait aussi jouer un rôle important en prévention, de manière à augmenter la résilience de nos communautés », ajoute-t-il. 

M. Babinski explique qu’un organisme fédéral de coordination « peut faire de nombreuses choses » en cas de catastrophe, tel que coordonner les ressources nécessaires lorsqu’une province a besoin d’assistance du gouvernement fédéral pour accélérer les efforts de gestion des urgences.

« Il s’agirait d’un organisme national dédié à la coordination de la préparation aux catastrophes naturelles, à la gestion des urgences et au soutien au rétablissement après sinistre », précise-t-il. 

« Ottawa, les provinces et les territoires devraient déterminer la formule la mieux adaptée à notre pays afin d’optimiser la planification de mesures d’urgence et l’exécution de ces plans en cas de catastrophe, tout en respectant l’expertise et les champs de compétences de chacun », affirme M. Babinski. Pour illustrer son propos, il cite en exemple la Federal Emergency Management Agency (FEMA) aux États-Unis. 

En plus des États-Unis, voici les cinq autres pays du G7 disposant d’une agence dédiée à la gestion des urgences : 

  • Civil Contingencies Secretariat (CCS), soit le Secrétariat des situations d’urgence civiles, au Royaume-Uni ; 
  • Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) en France ; 
  • Bundesamt für Bevölkerungsschutz und Katastrophenhilfe (BBK), soit l’Office fédéral de la protection de la population et de l’aide en cas de catastrophe, en Allemagne ; 
  • Dipartimento della Protezione Civile, soit le Département de la protection civile) en Italie ; 
  • Disaster Management Bureau, soit le Bureau de la gestion des catastrophes, au Japon.