Dans un nouveau rapport, l’Université de Waterloo et le Centre Intact d’adaptation au climat (CIAC) encouragent les parties prenantes à tirer des leçons des initiatives canadiennes en matière d’inondations pour les appliquer à la gestion des risques sismiques. Plus précisément, ils analysent les enseignements tirés du programme de protection des habitations contre les inondations développé par le Centre Intact, pour inciter les propriétaires à protéger leurs maisons contre les tremblements de terre.
Intitulé Applying lessons from home flood protection to enhance residential earthquake preparedness: A Canadian perspective, le rapport souligne l’intérêt et la sensibilisation actuels des Canadiens aux inondations et aux risques d’inondation.
« Un obstacle commun empêchant les propriétaires et les locataires de prendre des mesures pour réduire leur risque d’inondation n’est généralement pas un manque de volonté, mais plutôt un manque de connaissances sur les actions à entreprendre », expliquent les auteurs du rapport. « Il est raisonnable de postuler qu’un propriétaire, s’il reçoit des conseils éclairés, prendrait des mesures pour limiter sa vulnérabilité face au risque sismique. »
Trois initiatives proposées
Le rapport propose trois initiatives pour renforcer la préparation sismique résidentielle :
- Une collaboration avec des associations professionnelles.
- Une campagne d’éducation publique et de sensibilisation menée par les gouvernements et organismes concernés.
- Une campagne de sensibilisation en porte-à-porte dans les communautés situées dans des zones à risque sismique.
Parmi les organisations professionnelles ciblées figurent l’Association des courtiers d’assurances du Canada, l’Association canadienne de l’immobilier et les associations d’inspecteurs en bâtiment, entre autres. Selon les chercheurs, les inondations et incendies de forêt de grande ampleur survenus récemment ont placé les risques de catastrophes au premier plan des préoccupations publiques.
« Les évaluations sur le terrain menées par le CIAC indiquent que le potentiel de risque d’inondation est désormais discuté à travers divers canaux et processus, notamment dans les transactions immobilières et lors de l’achat de propriétés. On peut donc envisager que des initiatives similaires concernant les risques sismiques soient mises en œuvre via ces mêmes associations professionnelles », écrivent-ils.
Le document examine également la prévalence des risques sismiques au Canada et recense des pratiques exemplaires, y compris des exemples de communication.
Une lacune dans la protection contre les séismes
« Au Canada, il existe une lacune importante en matière de protection contre les tremblements de terre », avertit le rapport. Les pertes économiques causées par un séisme de magnitude 9,0 en Colombie-Britannique, ou un séisme de magnitude 7,0 dans le corridor Québec-Montréal-Ottawa, pourraient atteindre respectivement 75 milliards et 61 milliards de dollars.
Les auteurs du rapport estiment que 20 milliards de dollars, soit 80 % des pertes résidentielles potentielles en Colombie-Britannique, ne seraient pas assurés. Dans le corridor Québec-Ottawa, ce chiffre grimperait à 19 milliards de dollars, représentant 97 % des pertes résidentielles potentielles.
« Bien que nous ne puissions pas contrôler la survenue d’un phénomène naturel (tremblement de terre, tsunami, tempête de grêle, précipitations abondantes, etc.), nous pouvons gérer ou contrôler l'impact du risque en réduisant d’autres composantes, notamment l’exposition et la vulnérabilité des personnes et des structures qui pourraient être touchées », écrivent les chercheurs.
« Les inondations et les tremblements de terre sont deux dangers naturels pour lesquels il existe un intérêt marqué à gérer les risques », concluent-ils.