Sous l’impulsion de ses cofondateurs et coprésidents Stéphanie Annecou-Falaguet et Claude Mathieu, l’Association des spécialistes en lutte contre les crimes financiers s’est officiellement donnée pignon sur rue à Montréal le 29 mars 2023, lors d’un événement auquel a assisté le Portail de l’assurance.
Mme Annecou-Falaguet cumule plus de 10 années d’expertise en lutte contre le blanchiment d’argent et le financement d’activités terroristes (RPCFAT). Actuellement conseillère senior RPCFAT en conformité des marchés financiers, à la Banque Nationale, elle a également travaillé au centre d’expertise de lutte contre le blanchiment d’argent du Mouvement Desjardins.
M. Mathieu est pour sa part professeur titulaire à l’Université de Sherbrooke. Il y est responsable du diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en lutte contre la criminalité financière depuis 2013. Les cours menant à ce DESS touchent entre autres la gouvernance et la criminalité financière, ainsi que les fondements théoriques en criminalité financière.
Il s’agit d’un premier chapitre francophone dans le monde pour l’organisation américaine mieux connue sous son acronyme ACFCS (pour Association of Certified Financial Crime Specialists). L’organisation compte actuellement 25 chapitres répartis à travers le monde. Celui de Montréal devient le troisième au Canada, avec ceux de Toronto et de l’Ouest canadien. Établie à Miami, l’association mère chapeaute les 25 chapitres.
Outre la lutte au blanchiment d’argent, l’association fait croisade contre l’évasion fiscale, la fraude, l’abus financier des aînés et la traite des personnes. Elle aborde des sujets divers comme la conformité, les sanctions, le recouvrement d’actifs et la cybersécurité. À partir de Montréal, l’ACFCS entend lutter contre le crime financier non seulement au Québec, mais aussi auprès des communautés francophones des Maritimes et de l’Ontario.
Conférencière de marque
Lors de la soirée-cocktail de lancement qui a réuni quelque 70 personnes au centre-ville de Montréal, M. Mathieu a affirmé que « plusieurs activités s’en viennent ». Il a ensuite présenté celle qu’il a qualifiée de « première conférencière » de l’existence du nouveau chapitre : Me Brigitte Bishop, inspectrice générale du Bureau de l’Inspecteur Général de la Ville de Montréal.
Me Bishop a mis la table à la soirée en relatant les dessous de litiges administratifs qui ont opposé Montréal à certains de ses sous-traitants au fil des ans. Sous la forme d’étude de cas, elle a traité des manœuvres dolosives telles que l’utilisation de stratagèmes pour remporter un appel d’offres ou l’usage de prête-noms et de sociétés-écrans permettant de toucher des profits indus.
Promotion des bonnes pratiques
Pour réaliser sa mission, l’association dit offrir des activités de formation, de réseautage et de forums de discussion « axées sur les bonnes pratiques de prévention et de détection des crimes financiers », qui peuvent permettre d’obtenir des unités de formation continue, par exemple en conformité. À la réussite d’un examen, l’ACFCS permet décerne le titre de Certified Financial Crime Specialist.
Membre du comité des professionnels de l’ACFCS à titre de secrétaire, Miruna Minea-Burga a partagé au Portail de l’assurance des détails sur la formation et la certification décernée par l’association. Mme Minea-Burga a rédigé une thèse de maîtrise dans laquelle elle décortique la psychologie des conseillers financiers qui ont commis des fraudes. Elle a réalisé sa maîtrise sur la lutte contre la criminalité financière à l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke.
En vertu des informations transmises par Mme Minea-Burga, les membres de l’ACFCS peuvent accéder à une bibliothèque de plus de 250 heures de formation virtuelle sur divers sujets touchant la lutte contre les crimes financiers. Pour devenir membre certifié de l’association, le candidat doit réussir l’examen de certification.
Pour être admis à cet examen, il doit avoir accumulé 40 crédits octroyés par exemple en raison de diplômes, de formation continue ou d’expérience professionnelle. L’ACFCS offre également deux programmes de spécialisation, l’un en conformité et cryptomonnaies, et l’autre en lutte contre le blanchiment d’argent.
Francisation en cours
Actuellement en développement, le nouveau site Web du chapitre de Montréal de l’ACFCS compte encore plusieurs sections en anglais. En marge de l’événement, Stéphanie Annecou-Falaguet a confié au Portail de l’assurance que l’organisation met les bouchées doubles pour compléter la francisation de son site. Mme Annecou-Falaguet ajoute que l’ACFCS prévoit offrir d’ici l’an prochain l’examen de certification en français.