Le 21 avril, le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a publié son premier Regard annuel sur le risque dans lequel il fait état des risques qui pèsent sur le système financier canadien et offre des précisions sur ce qu’il entend faire à leur sujet au cours de l’année à venir, notamment des tests de résilience, des simulations de crise, des examens de surveillance et la définition d’attentes réglementaires.
Dans ce rapport, le BSIF propose d’abord un tour d’horizon des risques : cyberattaques, repli du marché de l’habitation, innovation numérique, changements climatiques, tiers, repli du marché de l’immobilier commercial, et « fragilité » du financement par emprunt des entreprises.
« La dette des entreprises demeure une exposition non négligeable pour les banques et les assureurs vie canadiens. On a constaté un recours plus important aux titres à haut rendement et aux prêts à effet de levier, notamment les prêts à clauses allégées qui offrent moins de protections aux prêteurs. Or, une refixation des prix d’envergure à l’échelle mondiale et un accès limité aux liquidités et aux capitaux rendraient ces actifs vulnérables », peut-on lire dans le rapport. « Une augmentation des coûts de financement [et] des difficultés à émettre des titres de créance ou à reconduire la dette [pourraient] se traduire par des pertes de crédit plus importantes pour les banques et les assureurs vie canadiens. »
Puis, le BSIF énonce pour chacun des risques les mesures prévues ou déjà amorcées au chapitre de la surveillance et de la réglementation.
« Il ne s’agit pas d’une liste complète, mais plutôt de risques que le BSIF considère comme pressants à l’heure actuelle. Chacun de ces risques fait l’objet d’une analyse selon le mandat prudentiel de l’organisme et s’accompagne des mesures qu’il prévoit au chapitre de la surveillance et de la réglementation », précise le BSIF dans le communiqué qui annonce la publication du rapport.
Le BSIF attend entre autres des institutions qu’elles soient prêtes à gérer des cyberscénarios extrêmes, mais vraisemblables. Du côté de l’habitation, il prévient qu’une suite d’événements pourrait entraîner des défauts de paiement et une réaction désordonnée des marchés, ainsi qu’une incertitude et une volatilité économiques encore plus grandes. En matière de changements climatiques, il fait remarquer que des risques physiques et des risques de transition pourraient engendrer des risques plus traditionnels — dont les risques de crédit, de marché et d’assurance et les risques opérationnels et juridiques — qui pourraient s’aggraver avec le temps. De plus, le BSIF dit que les institutions financières fédérales et les régimes de retraite privés fédéraux doivent se préparer et renforcer leur résilience pour s’assurer de pouvoir résister à une transition accélérée et soudaine vers une économie sobre en carbone.
Les assureurs noteront par ailleurs que le BSIF a l’intention de continuer à recueillir des données pour mieux comprendre les relations avec les tiers. « Les professionnels du secteur des services financiers ont, depuis longtemps, recours à des ententes avec des tiers pour gagner en efficacité […]. Aujourd’hui, de plus en plus d’institutions financières comptent sur un écosystème de tiers toujours plus vaste pour exécuter et offrir davantage d’activités essentielles. » Le BSIF ajoute que ce risque est accentué par l’émergence d’un petit nombre de fournisseurs de services dominants dans des segments clés de l’économie.