Desjardins Sécurité financière a connu une année 2005 qui fera rougir d’envie nombre de ses concurrents.Quelques données suffisent à montrer un portrait haut en couleur : rendement de l’avoir de l’actionnaire de 24,9 %, bénéfice net record de 159,7 M$, rentabilité de tous les secteurs d’affaires, croissance de 6,8 % des primes nettes d’assurance.

Invité à commenter les secteurs faibles, François Joly, le président et chef de l’exploitation de Desjardins Sécurité financière (DSF) a répondu, un peu gêné : «Franchement, ça va mal nulle part! »

M. Joly a ajouté que l’année 2005 a amené la fin de certains problèmes qu’avait traînés l’assureur pendant plusieurs années. C’est le cas, entre autres, de prêts hypothécaires devenus improductifs et des produits d’assurance temporaire 100 ans non performants. Lors de son entrée dans ce segment, DSF avait tarifé son produit selon des taux de déchéance qui ne se sont jamais matérialisés. En fait, les assurés maintenaient leur police en vigueur alourdissant ainsi la facture pour DSF.

L’exercice 2005 a aussi marqué la fin de l’aventure de Desjardins au Royaume-Uni par la vente de la filiale Imperial Life située aux Bahamas. Séduits par l’invitation du gouvernement britannique de privatiser le régime de pension publique de l’État, plusieurs assureurs avaient lancé des programmes pour combler le vide. Des assureurs, dont L’Impériale, ont sous-estimé les réserves nécessaires pour ce faire. Leurs obligations ont toutefois dû être maintenues. Un chapitre qui a représenté quelque 160 M$ de pertes pour le Mouvement Desjardins, selon M. Joly.

Dans les faits, en 2005, le revenu de primes d’assurances et de rentes a enregistré une hausse de 10,1 % passant de 2,1 G$ à 2,3 G$. L’actif sous gestion s’est accru de 15,3 % pour s’élever à 17,2 G$.

Le bénéfice net a été de 159,7 M$ en 2005, une hausse de 22,7 % par rapport au bénéfice de 130,2 M$ de l’exercice 2004.

En assurance vie individuelle, Desjardins affiche un bénéfice net de 43,0 M$ en 2005, comparativement à 18,8 M$ en 2004, une augmentation de 128,7 %. Les ventes totalisaient 33,8 M$ en 2005, un niveau équivalent à 2004. Les primes nettes atteignaient 362,4 M$, en légère augmentation.

En assurance collective (vie et santé), Desjardins occupe désormais le quatrième rang au Canada, avec un volume de primes de 1,5 G$ en 2005, soit 7,7 % de plus que 2004. Les ventes en assurance pour les groupes en entreprise atteignent 95,2 M$ en 2005, dont 65,7 M$ à l’extérieur du Québec. Ces ventes hors-Québec ont bondi de 28 % comparativement à 2004.

Desjardins occupe maintenant le deuxième rang canadien en assurance crédit, avec des primes de 423,1 M$ en 2005. Il s’agit de produits d’assurance vie et santé vendus dans les institutions financières canadiennes. « C’est une activité très rentable pour nous, explique M. Joly. Notre défi, pour les prochaines années, ne se situe pas dans le volume de ventes mais sur le plan du taux d’adhésion. Car ce marché suit de près l’évolution du marché immobilier. »

« Je mentirais si je vous disais que je ne suis pas satisfait de notre performance. Mais ce sera tout de même moins éclatant l’an prochain, compte tenu des éléments non récurrents qui se sont produits en 2005. Cela dit, notre réseau de vente, notamment en collectif, a manifestement livré la marchandise. »