La crise du crédit aux États-Unis a fait une première victime au Canada : l’assureur AIG Vie du Canada. Au moment de fermer la présente édition, American International Group (AIG) a annoncé qu’elle mettait en vente sa filiale canadienne.Face à cette éventualité, Peter McCarthy, PDG de AIG Vie du Canada, a demandé aux conseillers financiers traitant avec l’assureur de rappeler à leurs clients que les polices d’AIG Vie du Canada sont sécuritaires. C’est ce qu’il a indiqué dans une lettre datée du 3 octobre et dont le Journal de l’assurance a obtenu copie.
AIG vend sa filiale canadienne pour rembourser sa dette de 85 milliards de dollars (G$) contractée auprès de la Réserve fédérale américaine. Peter McCarthy dit toutefois que cette vente est une chose positive pour sa compagnie.
« Qu’AIG Vie du Canada soit vendu avec les filiales américaines d’assurance vie d’AIG démontrent la formidable valeur de la franchise d’AIG en Amérique du Nord. Notre compagnie a une riche histoire et une équipe de gestion expérimentée. Nous offrons une plateforme de produits compétitive à un éventuel acquéreur, en plus d’un réseau de distribution fort et d’une solide clientèle », dit-il.
M. McCarthy affirme toutefois qu’il ne sait pas qui pourrait acheter AIG Vie du Canada, mais précise que seule une grande institution pourra le faire. « Les seules compagnies qui pourront avancer l’argent requis pour acheter les filiales d’assurance vie américaines d’AIG, incluant AIG Vie du Canada, devront avoir une bonne capitalisation et une volonté de payer aux termes d’une enchère », indique-t-il.
Identifier un acheteur et conclure une transaction pourraient toutefois prendre du temps selon Peter McCarthy. « Entre-temps, nous allons nous concentrer à faire ce que nous faisons de mieux. AIG Vie du Canada demeure une compagnie forte, stable et solide financièrement. AIG Vie du Canada va devenir partie intégrante d’un plus grand et plus fort compétiteur de l’industrie de l’assurance. Les gens peuvent donc acheter des polices d’AIG en toute confiance », dit-il.
M. McCarthy conclut sa lettre en rappelant qu’AIG Vie du Canada opère seulement au Canada, qu’elle est soumise à la réglementation du Bureau du surintendant des institutions financières et qu’elle est une entité distincte d’AIG. « AIG Vie du Canada n’a pas d’investissements dans les hypothèques à risque aux États-Unis, ni dans le papier commercial au Canada. Les cotes de crédit de la stabilité financière d’AIG Vie du Canada demeurent compétitives et la compagnie a encore la capacité de rencontrer ses obligations financières envers ses titulaires de polices », dit-il.
A.M. Best a donné une cote de « A (Excellent) » à AIG Vie du Canada. La firme de notation a toutefois revu le dossier de l’assureur au cours jours précédents la fermeture de cette édition. La cote d’AIG Vie du Canada était toujours de « A », mais avec des implications négatives. De son côté, Standard & Poor’s a attribué une cote de « A+ (Fort) » à AIG Vie du Canada. La firme de notation ajoute toutefois que la compagnie est sous surveillance.
AIG Vie du Canada a déclaré avoir un volume de primes de 3,2 G$ au 30 juin 2008. L’actif des actionnaires et des titulaires de polices s’élève à 411,6 millions de dollars (MS), tandis que le revenu total de la compagnie pour les six premiers mois de 2008 est de 571,4 M$. Le revenu net des six premiers mois de l’année s’établit quant à lui à 29,8 M$.