Dans son dernier Rapport sur la tarification automobile, l’Autorité des marchés financiers indiquait que certains segments du marché des véhicules de loisir étaient fortement concentrés, reflétant un manque d’offre pour les consommateurs. La réalité semble toute autre sur le terrain, où les assureurs disent batailler entre eux pour gagner de la clientèle.L’Autorité y faisait état d’un indice de concentration de 2 467 en assurance des motocyclistes en 2013. Cet indice était de 2 754 en 2012. Selon l’Autorité, un marché qui présente un indice de 2 500 est fortement concentré. De 1 500 à 2 500, on parle d’un marché modérément concentré. La concentration du marché des motoneiges s’établit à 1 657 et à 2 015 pour les VTT.
Yves Gagnon, vice-président en assurance des particuliers de L’Unique, Assurances générales, croit qu’il y a suffisamment d’offre sur le marché. « La plupart de mes concurrents dans le courtage en font, notamment Intact Assurance depuis l’achat de Jevco. Les assureurs directs en font tous. L’offre est amplement suffisante pour le consommateur. Nous ne sommes pas les seuls à avoir des produits spécialisés dans ce segment. En plus, il n’y a pas de grosses primes dans ce segment. Le marché fonctionne bien », dit-il.
Pierre Duchesne, coordonnateur à la direction des normes à La Capitale assurances générales, dit mal comprendre cette interprétation du régulateur. « Il y a toujours moyen pour un assuré de faire assurer sa motocyclette sur une police d’assurance automobile en accommodation. Il y a peut-être le marché du bateau qui est plus limité, mais il y a un marché qui existe », dit-il.
Lucie Fréchette, présidente de Leclerc Assurances, mentionne même que des joueurs se sont ajoutés dans le marché des véhicules de loisir depuis 2006. « Personne ne s’est retiré du marché. Cette perception de manque de concurrence vient plutôt du fait que le public ne voit que quelques noms. C’est un marché qui affiche aussi de bons résultats techniques année après année. Le marché est bien organisé au Québec », dit-elle.