Les dix dernières années ont été les plus couteuses en termes de catastrophes, révèle un rapport d’Aon. Au cours de la décennie, les divers évènements catastrophiques ont causé des dommages économiques de 2,98 billions de dollars américains (B $ US), soit 1,19 B $ US de plus que la décennie 2000-2009. La région de l’Asie-Pacifique compte pour 44 % du total.

Au cours de cette même période, les assureurs ont dû débourser 845 milliards de dollars américains (G$ US). Les assureurs américains ont compté pour 55 % de cette somme, précise Aon.

Émergence des dangers « secondaires »

« La plus grande leçon à tirer de la dernière décennie de catastrophes naturelles a peut-être été l’émergence de dangers auparavant considérés comme “secondaires”, tels que les feux de forêt, les inondations et les sècheresses, qui sont de plus en plus couteux et qui ont des répercussions importantes », explique Steve Bowen, directeur et météorologue chez Aon.

Il rappelle que les études scientifiques démontrent que « les changements climatiques continueront d’avoir des répercussions plus importantes sur tous les types de phénomènes météorologiques et, par conséquent, sur des régions de plus en plus urbanisées ».

409 catastrophes en 2019

En 2019 seulement, Aon recense 409 catastrophes qui ont entrainé des pertes économiques de 232 G$ US. C’est 3 % de moins que les pertes annuelles moyennes de ce siècle et 20 % de moins que les pertes de la décennie précédente, calcule la firme.

Les assureurs ont payé 71 G$ US du total, « soit 6 % de plus que la moyenne du siècle, mais nettement moins que les 157 G$ US versés en 2017, une année record, et les 100 G$ US en 2018 ». Aon établit l’écart de protection à 69 % pour 2019, « arrivant au sixième rang des taux les plus faibles depuis 2000 ».

L’année 2019 a été la deuxième plus chaude depuis le début du recensement de cette donnée en 1851, tant pour la température des continents que celle des océans.

« Après deux années consécutives couteuses en matière de catastrophes naturelles, nous avons connu plusieurs catastrophes d’une ampleur modérée, mais une forte capitalisation a permis au secteur de la réassurance de gérer aisément les pertes récentes. Toutefois, comme les modèles socioéconomiques s’appuient aussi sur des facteurs scientifiques tels que les changements climatiques ou l’extrême variabilité des conditions météorologiques, les éventuelles répercussions financières ne feront qu’augmenter ; c’est pourquoi le renforcement de la résilience est essentiel », ajoute Andy Marcell, chef de la direction du groupe Solutions de réassurance d’Aon.

L’institut sigma de Swiss Re ainsi que Munich Re ont également livré leurs estimations des pertes causées par les catastrophes naturelles en 2019.