Les réclamations ont augmenté au Québec lors du premier semestre en raison des évènements météorologiques. C’est ce qu’a révélé le Bureau d’assurance du Canada (BAC), qui utilise les données compilées par CatIQ.  

Le montant total des indemnisations liées aux catastrophes naturelles et aux évènements météorologiques a atteint 292 millions de dollars (M$) dans la province. Il s’agit d’une hausse de 165 % par rapport au premier semestre de 2018. Les inondations du printemps dernier ont couté 127 M$, tandis que les précipitations abondantes, les vents violents et la fonte de la neige ont causé des dommages évalués à 165 M$.

Les réclamations en ce qui a trait à ces évènements ont augmenté de 63 % au premier semestre de 2019 lorsque comparé au même exercice de l’année précédente. « Dans le but de répondre à la demande face à ce volume inhabituel, plusieurs assureurs ont eu recours à une mesure exceptionnelle autorisée par l’Autorité des marchés financiers permettant, sous certaines conditions, à des experts en sinistre hors de la province ou à la retraite de venir en renfort des assureurs Québécois », affirme le BAC.

Le rapport Surmonter la tempête, publié en janvier dernier par le Centre Intact d’adaptation au climat de l’Université de Waterloo, démontre que les dommages assurés augmentent de manière importante depuis 1980.

Pertes assurées découlant de sinistres au Canada (1980-2017)

« En raison des changements climatiques, les évènements météo extrêmes sont de plus en plus fréquents et l’industrie de l’assurance se mobilise pour y faire face. Le Bureau d’assurance du Canada poursuit ses campagnes d’information et de prévention pour aider les citoyens à mieux comprendre les risques pour être en mesure de bien les gérer » explique Pierre Babinsky, directeur des communications et des affaires publiques pour le Québec, au Bureau d’assurance du Canada.

Dégâts partout dans le monde

D’après Aon dans son rapport Global Catastrophe Recap : First Half of 2019, 163 évènements climatiques se sont produits à l’échelle mondiale lors du premier semestre, et 17 d’entre eux ont couté un milliard de dollars américains ou plus.

Les pertes économiques totales ont été évaluées à 73 milliards de dollars américains (G$ US). De ce montant, 20 G$ US ont été remboursés par les assureurs.

Les dommages assurés de la première moitié de 2019 liées aux désastres naturels sont plus élevés que la moyenne de 1980 à 2018 (19 G$ US), explique Aon. Or, ceux-ci sont moins élevés que la moyenne des dix dernières années, qui est de 36 G$ US.

Températures élevées

L’augmentation des températures survenue principalement en Europe au mois de juin a été un évènement climatique majeur, d’après le réassureur Swiss Re.

« Les fortes vagues de chaleur et les périodes de sècheresse différentes que celles que nous avons connues ces dernières années devraient devenir plus fréquentes, ce qui augmentera les risques de feux de forêt et de pertes agricoles. Nous nous attendons également à des épisodes de pluie plus variables, causant de l’évaporation et de l’humidité. La société devra s’adapter et se préparer à ces évènements grandissants », dit Martin Bertogg, directeur du secteur des catastrophes chez Swiss Re.

Les pays sous-développés grandement touchés

Dans son rapport semestriel, Munich Re soutient que les pays sous-développés ont subi d’importants dégâts lors des 6 premiers mois de 2019.

« Les catastrophes dans les pays sous-développés sont préoccupantes, car les victimes ne disposent pratiquement d’aucune couverture d’assurance. Le cyclone Idai, qui a frappé le Mozambique, a été relativement pire pour ce pays que le séisme de Tohoku, la catastrophe naturelle la plus couteuse enregistrée, pour le Japon en 2011. Presque rien n’était assuré, de sorte que très peu de personnes touchées ont pu obtenir une aide financière rapide pour la perte de leurs biens », précise Torsten Jeworrek, président du comité de réassurance chez Munich Re.

M. Jeworrek croit également que l’industrie de l’assurance doit réaliser des partenariats avec les gouvernements des pays sous-développés et les banques de développement afin d’aider les pays dans le besoin.

Swiss Re évalue les pertes économiques liées au cyclone Idai à 2 G$ US et que seulement 7 % de ces dommages étaient couverts par une assurance privée.