À voir le nombre de catastrophes qui augmente, les changements climatiques sont à prendre au sérieux. C’est ce dont ont convenu des dirigeants en réassurance réunis lors du Bermuda Reinsurance Conference. L’évènement s’est déroulé le 6 novembre dernier à Hamilton, la capitale des Bermudes.
« Nous pouvons tous convenir que les changements climatiques sont un réel problème. En tant qu’industrie, nous devons mieux utiliser les données qui sont présentement accessibles sur le sujet », a dit John Jenkins, PDG, réassurance, Amériques, chez SCOR, aux participants de la conférence.
Roger Grenier, vice-président directeur, résilience globale, chez AIR Worldwide, a aussi expliqué que « la communauté scientifique est plus confiante quant aux effets des changements climatiques sur les températures extrêmes et les taux de précipitations ». Ces effets ont d’ailleurs un effet sur les industries de l’assurance et de la réassurance, d’après lui.
M. Grenier a ajouté qu’il n’est pas possible de dire que toutes les catastrophes naturelles sont liées aux changements climatiques. Néanmoins, les scientifiques affirment que le nombre d’évènements devrait augmenter, a-t-il poursuivi. « Parce que les tempêtes tropicales tirent leur énergie d’eaux chaudes, le consensus est que les cyclones tropicaux deviendront plus fréquents et probablement plus forts », a-t-il ajouté.
Difficile de s’adapter
Bien qu’il soit difficile de créer des modèles décrivant des évènements spécifiques liés au changement climatique, il est clair que les réassureurs font face à une exposition croissante, indique des analystes de S&P Global Ratings, firme qui organisé l’évènement, et qui en a colligé un résumé par la suite, que le Portail de l’assurance a obtenu.
D’ailleurs, d’après Brian Duperreault, PDG d’AIG, les changements climatiques sont peut-être rendus trop importants pour que les réassureurs soient en mesure de créer un modèle précis. Une opinion qui est partagée en partie par Brian Young, PDG d’Odyssey Group, qui croit que le fait que les catastrophes arrivent aléatoirement complique le travail des réassureurs. « Malgré tout, c’est un risque et il doit être tarifé », affirme ce dernier.
Solution pour se remettre d’une catastrophe
Rick Pagnani, vice-président exécutif et responsable des activités liées aux assurances chez PIMCO, a souligné lors de l’évènement qu’il y a des moyens permettant aux assureurs et aux réassureurs de lutter efficacement contre les changements climatiques.
M. Pagnani a amené comme solution des obligations pointues, telles les insurance linked securities, « titres liés à l’assurance ». Celles-ci peuvent aider à stabiliser une économie régionale ou municipale au lendemain d’un évènement climatique. Ces obligations sont achetées par des investisseurs, qui assument une partie des risques liés aux catastrophes naturelles. « Il est important que nous réfléchissions à la promotion de l’assurance auprès des communautés sous-assurées », a-t-il dit.