Les cabinets FORT Assurances & Avantages sociaux et Gaudreau Assurances ont décidé de fusionner leurs forces respectives au sein d’un cabinet qui affichera dorénavant un volume de primes de 200 M$. Le nouveau cabinet s’installera ainsi au 10e rang du classement des grands cabinets du Portail de l’assurance lors de sa prochaine mise à jour compte tenu de cette fusion.

La nouvelle de la fusion a été confirmée ce jeudi 7 septembre 2023 au soir par les deux présidents Stéphan Bernatchez, de FORT, et Vincent Gaudreau, de Gaudreau Assurances. Ce nouveau cabinet porte maintenant le nom de FORT Assurances & Avantages sociaux. M. Bernatchez y occupe le poste de président du conseil d’administration tandis que M. Gaudreau en devient le président-directeur général. 

Dans le classement au 30 juin 2023 que le Portail de l’assurance publie cette semaine, FORT avait déclaré des revenus de primes de 104 M$, alors que Gaudreau Assurances affichait des revenus de primes de 87 M$, pour un total de 191 M$ réunis. Vincent Gaudreau a dévoilé que la croissance des deux cabinets, de juillet et août 2023, montre maintenant des revenus de primes de 105 M$ pour FORT, et de 95 M$ pour Gaudreau Assurances, pour un total de 200 M$. Ce nouveau montant de primes classerait ainsi le nouveau cabinet au 10e rang de notre classement annuel, une fois révisé. 

Nouveaux actionnaires 

Interrogés sur la nature exacte de la transaction entre les deux anciens concurrents, les 2 dirigeants ont insisté pour parler de fusion des forces plutôt que de l’acquisition de l’un par l’autre. Le nouveau cabinet compte à présent 220 employés dont 17 d’entre eux en sont maintenant actionnaires. Un autre acteur externe s’ajoute à l’actionariat : le Fonds de solidarité FTQ. La répartition entre actionnaires demeure toutefois confidentielle, ont affirmé ses dirigeants, précisant qu’aucun n’est cependant majoritaire. Ils ont précisé que l’apport financier du Fonds de solidarité à la transaction est de l’ordre de millions de dollars. Le cabinet sera présent à Westmount, Montréal/Saint-Michel et Québec. 

Patrick McQuilken, du Fonds de solidarité FTQ, a ajouté que l’intérêt du Fonds avait été éveillé par l’objectif d’aider à un dossier de relève au sein d’une entreprise québécoise tout en s’assurant qu’elle demeure au Québec. Le Fonds s’est engagé en assurance principalement par son investissement dans l’assureur SSQ, devenu Beneva depuis sa fusion avec La Capitale.

Un objectif commun de croissance 

Les discussions de rapprochement ont été initiées par M. Gaudreau voilà plusieurs mois. Les deux dirigeants ont révélé qu’elles avaient été faciles puisque les deux hommes se connaissent depuis fort longtemps. M. Gaudreau père connaissait déjà M. Bernatchez, et c’est ce dernier qui avait recruté le fils comme membre du Regroupement des cabinets de courtage du Québec. Les deux courtiers avaient aussi participé à l’achat du portefeuille de primes de l’assureur Wawanesa au Québec après sa décision de troquer la distribution directe pour le courtage en juillet 2018.

Le nouveau cabinet comptera parmi ses assureurs Intact, Wawanesa et Chubb. Les volumes sont fort bien équilibrés selon ses dirigeants. Il dominera dans le marché des propriétés de haute valeur, une position que Fort assurait déjà. D’ailleurs, selon M. Bernatchez, le cabinet occupait le 4e rang de ce marché chez Chubb au Canada. 

Pourquoi cette fusion ? Les deux dirigeants y voyaient une avenue de croissance et une façon d’affronter la complexité croissante en assurance de dommages. Stéphan Bernatchez a ajouté, qu’à 58 ans, il aurait pensé à vendre au cours des années. Le leadership de Vincent Gaudreau l’a rassuré. 

Qu’adviendra-t-il de la marque de Gaudreau Assurances ? « Elle s’éteindra à moyen et long terme », a précisé Vincent Gaudreau. Pour lui, ajoute-t-il, il importait d’abord et avant tout de penser à l’avenir de la compagnie plutôt que de son bien-être personnel. « Dans une fusion, on essaie souvent de protéger l’un et l’autre, mais finalement les résultats ne sont pas souvent à la hauteur. Dans notre vision à long terme, nous songeons à percer hors-Québec et la marque de Fort est puissante en anglais en plus d’être aussi bonne en français qu’en anglais. »