Le mouvement général de consolidation dans l’industrie, que ce soit auprès des courtiers ou des assureurs, affecte également le marché de l’assurance des moyennes entreprises (mid-market).
Un phénomène qu’a remarqué Dean Grigoruk, vice-président, Québec et provinces de l’Atlantique, chez CNA. « Depuis trois ans, parmi tous les cabinets avec qui nous faisons affaire, 17 d’entre eux ont pris part à des activités de fusion ou d’acquisition. De ces 17 cabinets, seuls sept demeurent aujourd’hui. »
Toutes les fusions et acquisitions des cabinets de courtage s’avèrent un couteau à double tranchant pour CNA. « Parfois, cela entraine une perte de volume, parfois un gain, et parfois il n’y a aucun changement, souligne M. Grigoruk. Ce n’est ni bon ni mauvais pour nous. Or, il ne manque pas de capacité ni de joueurs sur le marché. »
M. Grigoruk témoigne aussi d’une forte concentration de volume chez deux ou trois assureurs, une particularité du marché québécois, dit-il. Quelque chose qu’on ne retrouve pas ailleurs au Canada.
« Le courtage indépendant est différent au Québec qu’au Canada. Il y a beaucoup moins de courtiers réellement indépendants », ajoute-t-il.
Paul Lucarelli, vice-président, assurance des entreprises, pour RSA Canada, affirme que les assureurs directs prennent tranquillement le marché des moyennes entreprises d’assaut. « Les capacités pour que les assureurs directs s’invitent sur le marché sont présentes. Toutefois, nous ne croyons pas que cela se fera pas dans un futur immédiat. Alors que les capacités numériques augmentent, la ligne entre les entreprises de petites et moyennes tailles deviennent de moins en moins claires. Notre stratégie est de continuer à soutenir les courtiers pour le secteur des moyennes entreprises au Québec, puisque nous croyons que les courtiers en assurance des entreprises possèdent les meilleures connaissances et l'expertise nécessaire pour ces clients. »
Mathieu Gagnon, courtier et vice-président chez Vézina Assurances, souligne que les assureurs commencent à délaisser le marché des petites entreprises et explorent celui des grandes entreprises en augmentant leurs primes. « Ils se positionnent et font un choix. Le marché se scinde en deux et le nombre d’assureurs qui sont sur les deux marchés est de moins en moins grand. »