Pour identifier les facteurs clés influençant le coût de l’assurance pour les exploitants de camions commerciaux, le Bureau d’assurance du Canada (BAC) a mandaté le cabinet de services professionnels MNP pour réaliser une étude approfondie sur la formation des conducteurs de camions commerciaux à travers le pays.
« Les nouveaux conducteurs de camions commerciaux qui n’ont pas reçu une formation adéquate mettent en péril la sécurité des routes et autoroutes canadiennes », indique le BAC. « MNP a constaté que les conducteurs ayant moins de formation et d’expérience sont plus susceptibles de provoquer des collisions et de générer des réclamations coûteuses que ceux bénéficiant de plus de formation et d’expérience. Les réclamations d’assurance liées aux accidents de camionnage commercial ont considérablement augmenté ces dernières années. »
Un appel à l’action
Le rapport, intitulé Commercial Trucking Insurance and Education, comprend un appel à l’action pour les gouvernements du pays afin de mettre à jour et d’améliorer les normes de formation et d’application. Il comprend une analyse des meilleures pratiques dans les administrations canadiennes et internationales, un examen approfondi des différentes options de formation disponibles pour les conducteurs de camions au Canada, les différents environnements réglementaires, les tendances des primes d’assurance et les tendances des taux d’accidents par gravité, par province, par classe de véhicule et par dossier de conduite.
L’étude révèle que les conducteurs de camions ayant moins de trois ans d’expérience sont plus susceptibles d’être impliqués dans une collision. Par ailleurs, on note que les accidents impliquant des charges lourdes ou des marchandises dangereuses ont tendance à être plus graves et à entraîner des dommages plus importants.
Application des règlements insuffisante
Le rapport sert également de guide pour ceux qui tentent de comprendre comment les primes sont calculées. « Les primes pour les véhicules circulant hors du Canada sont affectées par l’exposition à des verdicts de jury excessifs aux États-Unis — des verdicts où les jurys octroient aux plaignants des montants exceptionnellement élevés », écrivent les auteurs du rapport.
« L’application des réglementations sur les camions commerciaux est insuffisante », ajoutent-ils, soulignant que la formation obligatoire de niveau d’entrée n’est pas encore la norme à travers le pays. « La qualité de la formation varie selon l’école ; il est nécessaire d’avoir une supervision et d’appliquer des normes. »
Le rapport recommande notamment de rendre obligatoire l’utilisation de la télématique pour fournir des informations aux conducteurs et d’adopter un système de permis de conduire progressif où les restrictions sont retirées en fonction de l’expérience de conduite.
L’association est d’accord avec le rapport
La Truck Training Schools Association of Ontario approuve le rapport et se dit impressionnée par le niveau de détail et la quantité de recherche investie.
« Il représente en grande partie ce que nous avons vécu en matière de formation au cours des dernières années », déclare Philip Fletcher, président de l’association des écoles de formation en camionnage de l’Ontario. « Certaines améliorations peuvent être apportées au profit des nouveaux conducteurs dans l’industrie ; nous sommes d’accord avec l’étude en ce qui concerne les lacunes indiquées. »
En bref, le rapport indique que les programmes de formation initiale au Canada ne sont pas conçus pour préparer pleinement les conducteurs à la conduite de poids lourds dans toutes les conditions. « Le système actuel de réussite/échec ne suscite pas la confiance des assureurs », écrivent les auteurs.
« La mauvaise supervision des programmes de formation a donné l’impression aux assureurs que les étudiants peuvent simplement acheter leurs titres de compétences. Pour que les assureurs aient confiance dans la formation, ils ont besoin d’une plus grande garantie que les programmes de formation sont dispensés correctement », ajoutent-ils.