Invessa Assurances et services financiers passe dans le giron de Synex performance d’affaires.
La transaction a été annoncée le 12 janvier. Elle permet à Synex de dépasser la barre des 200 millions de dollars (M$) en volume de primes, Invessa ayant un volume de 50 M$.
Le Portail de l’assurance a discuté de la transaction avec les PDG des deux entreprises, Yan Charbonneau et Jean-François Trudel.
Pour Yan Charbonneau, il s’agit de la première transaction qu’il réalisé sous l’image de marque de Synex. Il se dit convaincu qu’il s’agit de la première d’une belle série. « Nous voulions débuter avec quelqu’un qui partage les mêmes valeurs que les nôtres », dit M. Charbonneau.
Il est bien connu que les deux entrepreneurs font la promotion du courtage indépendant en assurance de dommages, M. Trudel ayant notamment contribué à la naissance de la Fédération des courtiers d’assurance indépendants du Québec (FCAIQ) au tournant de la décennie 2010. C’est d’ailleurs pour maintenir cette indépendance que M. Trudel a choisi de vendre son entreprise, a-t-il confié au Portail de l’assurance.
« C’est très difficile de maintenir ce statut d’indépendant. Malgré notre taille, à 50 M$ de volumes de primes, nous avions des pressions à cet égard. C’est un défi pour plusieurs cabinets d’ailleurs. C’est pour cela que je me suis penché vers une option comme celle de vendre à Synex », dit-il.
Synex n’a pas été le seul cabinet dans la course pour acquérir Invessa. Des cabinets à propriété américaine ont aussi fait partie des prétendants, dit M. Trudel.
Son choix s’est toutefois rapidement fixé sur l’entreprise de Yan Charbonneau. « J’ai un cabinet de très haute qualité, qui a une bonne réputation dans le marché, dit M. Trudel. Invessa a remporté à deux reprise le prix Distinction du Regroupement des cabinets de courtage d’assurance du Québec (RCCAQ) comme cabinet de l’année. Nous avons aussi remporté des prix technologiques, notamment provenant de Technologie Keal. J’ai retrouvé ces valeurs chez Synex. Les emplois chez Invessa seront aussi maintenus. Ça ne sera pas un raz-de-marée pour l’entreprise. »
M. Trudel révèle d’ailleurs qu’il a fallu peu de temps à Yan Charbonneau de le convaincre de réaliser cette transaction. Cette dernière a toutefois pris plusieurs mois à se concrétiser, la pandémie de COVID-29 ralentissant bien des processus nécessaires à sa réalisation, ont confié les deux hommes.
« Synex, c’est l’avenir du courtage indépendant », dit Jean-François Trudel
En entrevue au Portail de l’assurance, M. Trudel a d’ailleurs invité les propriétaires de cabinets de courtage indépendants ayant des difficultés à maintenir leur modèle d’affaires à joindre Yan Charbonneau ou le joindre lui pour discuter de leur situation. « Synex, c’est l’avenir du courtage indépendant », a-t-il aussi déclaré.
M. Trudel convient que d’autres grands cabinets indépendants existent au Québec. Toutefois, pour les PME de moyenne taille comme la sienne, il doute que ces entreprises puissent offrir la même homogénéité que Synex pour intégrer leur modèle d’affaires.
« J’endosse le modèle d’affaires de Synex. C’est le modèle à privilégier pour l’avenir du courtage », ajoute M. Trudel.
Invessa conserve aussi son nom à la suite de cette transaction. L’entreprise sera une autre entité de Synex. M. Trudel y demeurera actif et gèrera le volume d’affaires qu’il a bâti au fil des ans. M. Charbonneau affirme par ailleurs que Synex pourra tirer profit des connaissances technologiques acquises par Invessa au fil des ans et ainsi bonifier son propre modèle d’affaires. M. Trudel pourra aussi être mis à contribution pour faciliter l’intégration de cabinets, ajoute M. Charbonneau.
Un modèle prêt à être répété
Yan Charbonneau se dit d’ailleurs prêt à répéter ce modèle de transaction pour attirer d’autres cabinets indépendants dans son giron. « Lorsqu’un entrepreneur vend son entreprise, il veut savoir ce que l’on fera de son organisation. La vendre est un moment décisif dans sa vie. Chez Synex, nous ne sommes pas des intégrateurs d’entreprises. Notre modèle est de garder les emplois où ils sont. On promouvoit l’emploi local et les entrepreneurs qui investissent dans leur communauté. Ça vient chercher les gens. Ils savent que leur entreprise va rester », dit-il.
M. Charbonneau confirme d’ailleurs ne pas vouloir changer Invessa. « Demain matin, ce sera la même entreprise. L’équipe de direction reste en place. La culture aussi. C’était primordial que la culture d’Invessa s’accorde avec la nôtre. Ça fait d’ailleurs partie de notre mission : redonner le contrôle de l’assurance aux entrepreneurs québécois. Ça va de pair avec notre statement d’indépendance », dit le PDG de Synex.