Equisoft a clôturé une ronde de financement de 125 millions de dollars (M$) en équité, le 1er mars 2023. Le fournisseur de solutions numériques en assurance vie et en gestion de patrimoine et d’actifs a récolté 70 M$ auprès d’Investissement Québec et du gouvernement du Québec, ainsi que 55 M$ d’Exportation et développement Canada (EDC) et de Fondaction

L’apport d’Investissement Québec et du gouvernement du Québec en fait de nouveaux partenaires d’Equisoft. Leur apport de 70 M$ se répartit en une somme de 36 M$ provenant des fonds propres d’Investissement Québec et une autre de 34 M$ provenant du Fonds pour la croissance des entreprises québécoises (FCEQ). EDC et Fondaction ont fourni chacun 27,5 M$. Les deux sont des partenaires d’Equisoft depuis plus de 14 ans. RBC Marchés des capitaux a été le conseiller financier exclusif d’Equisoft dans cette transaction. 

Acquisitions sélectives 

Equisoft dit que le nouveau financement contribuera à sa croissance mondiale, laquelle se réalisera autant de manière organique que par des acquisitions stratégiques. La fintech dessert plus de 250 institutions financières dans 17 pays répartis en Amérique du Nord, en Amérique latine, dans les Caraïbes et en Europe. L’entreprise dit avoir des opérations dans huit de ces pays. Elle a qualifié sa croissance organique comme ayant été dans les deux chiffres depuis les 10 dernières années.

Luis Romero

En réponse aux questions du Portail de l’assurance, le président d'Equisoft, Luis Romero, a expliqué avoir l’intention de continuer à procéder à des acquisitions sélectives, particulièrement en Amérique et en Europe. Le Canada demeurera un pilier pour l’entreprise fondée au Québec en 1994. « Nous n’hésiterons pas à compléter des acquisitions au Canada qui supportent notre stratégie d’affaires. À titre d’exemple, nous avons conclu en janvier 2023 l’acquisition de CompuOffice, un chef de file dans le développement de logiciels indépendants d’analyse et de recherche en assurance vie », signale M. Romero.

Développement du pipeline 

Equisoft veut également mettre les bouchées doubles quant au développement de ses plateformes de bout en bout. « Le financement servira notamment à accélérer le développement de notre plateforme logicielle intégrée d’assurance vie et de nos produits de patrimoine afin de mieux servir notre clientèle mondiale. Ce développement se fait majoritairement au Québec », dit le président de la fintech. 

Selon lui, la gamme de produits de CompuOffice et sa profonde pénétration du marché canadien en est un bon exemple. Ces qualités améliorent ainsi les capacités technologiques de bout en bout pour les conseillers, croit Luis Romero. Il rappelle que l’acquisition ajoute à l’écosystème d’Equisoft les 28 assureurs canadiens, soit plus de 50 agences agents généraux et des milliers de nouveaux conseillers avec lesquels CompuOffice travaillait. 

Secteurs gourmands en données 

Le président d’Equisoft décrit l’entreprise comme l’un des principaux fournisseurs de solutions de bout en bout basées sur le cloud (nuage) et doté d’une expertise approfondie dans les secteurs de l’assurance vie, ainsi que de la gestion de patrimoine et des actifs. « Ces secteurs sont complexes, consomment beaucoup de données et nécessitent des investissements technologiques importants », dit-il.

Selon les propos de Luis Romero, ces secteurs ont encore du chemin à parcourir dans leur transformation. « Ils restent notablement sous-numérisés, s’appuyant souvent sur des processus manuels et des systèmes patrimoniaux disparates, à un moment où l’on attend de plus en plus d’eux qu’ils innovent, automatisent et améliorent l’expérience client tout en s’adaptant à l’évolution des exigences réglementaires », souligne M. Romero. 

Les outils d’Equisoft sont d’après lui la solution à cette transformation. « Au cours des dernières années, tous nos clients ont accéléré leur processus de numérisation et augmenté leurs investissements technologiques en raison de l’évolution des attentes des clients et de la prise de conscience que leurs anciens systèmes de back-office (arrière-guichet) dépassés ne suffisent plus », lance M. Romero.

Transformation incontournable 

« Les projets liés à la transformation numérique et à l’expérience client ne sont plus facultatifs, ils sont devenus une nécessité », soutient Luis Romero. M. Romero dit accompagner ses clients dans ce processus avec des solutions adaptées aux enjeux de l’industrie des services financiers. Il souligne que son approche centrée sur le client lui a permis de gagner la confiance de « certaines des plus grandes institutions financières au monde ».

M. Romero ajoute que l’importance accordée par ses partenaires financiers à la croissance nationale et internationale « s’arrime parfaitement avec notre stratégie d’expansion mondiale et notre volonté de continuer à investir dans notre personnel, nos solutions et nos acquisitions à l’international ».

Priorité du superministre 

« Le virage numérique des entreprises québécoises est au cœur de nos priorités. Cet investissement dans Equisoft permettra d’accélérer la transformation des entreprises des secteurs de l’assurance vie et de la gestion de patrimoine et d’augmenter leur efficacité », a déclaré Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, ministre responsable du Développement économique régional et ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal. 

Président-directeur général d’Investissement Québec, Guy LeBlanc estime pour sa part qu’Equisoft a su se hisser au rang de leader mondial, alors que les institutions financières mondiales s’empressent de se transformer numériquement pour répondre aux attentes élevées des clients. Il croit que le projet d’Equisoft permettra d’accélérer la transformation numérique de ces entreprises.