L’inflation économique sera un facteur de risques pour les assureurs au cours des prochaines années.
En assurance, l’inflation pourrait mener à une hausse du montant versé des réclamations, indique Swiss Re dans une note économique.
Malgré tout, le réassureur croit que les perspectives d’avenir globales de l’industrie d’assurance demeurent positives. La forte croissance économique, le durcissement de la tarification des primes, une meilleure prise de conscience des risques, ainsi qu’une accélération du numérique font en sorte que l’industrie devrait bien passer au travers de cette phase inflationniste. C’est l’opinion des économistes Fernando Casanova Aizpún et Xin Dai, sous la direction du chef économiste Jérôme Haegeli.
Ils font remarquer que l’industrie de l’assurance a su se montrer résiliente face aux perturbations causées par la pandémie de COVID-19, affichant une croissance supérieure de ses primes à celle du PIB mondial. Cela n’est toutefois pas vrai pour tous les segments en assurance. Ceux qui sont liés à la croissance économique, tel que certains segments de l’assurance des entreprises, de l’assurance crédit ou encore de l’assurance du commerce transfrontalier ont présenté plus d’enjeux, fait remarquer Swiss Re.
Avec les restrictions de mobilité imposées par la pandémie, la croissance des primes en assurance automobile a ralenti. D’un autre côté, les sinistres ont aussi diminué. Avec moins de conducteurs sur la route, il y a eu moins d’accidents. Pendant ce temps, les produits d’assurance mortalité et ceux liés aux médicaments ont surperformé au cours de la pandémie », rapporte Swiss Re.
L’importance des politiques monétaires
Les économistes du réassureur font remarquer que des politiques monétaires accommodantes préserveront la reprise économique, mais alimenteront aussi des niveaux élevés d’inflation. « Pour les assureurs, cela pourrait contrebalancer une partie de l’impact sur les bénéfices de la forte demande et des taux élevés. Des niveaux d’inflation plus élevés auront des implications pour les deux côtés des bilans des assureurs », indique-t-il.
Quelles sont ces implications du côté de l’actif des assureurs ? « La normalisation progressive de la politique monétaire et budgétaire poussera les rendements obligataires à la hausse. La performance des actions pourrait toutefois faiblir en cas de hausse brutale des taux d’intérêt. »
Qu’en est-il de leur passif ? « Les assureurs de dommages sont les plus vulnérables au risque d’inflation. Les expositions varieront selon les origines de l’inflation des sinistres », indiquent les analystes de Swiss Re.
Ils ajoutent que l’inflation des sinistres dans les passifs à long terme aura aussi un impact direct sur les estimations de leurs provisions techniques, notamment pour répondre aux exigences des régulateurs en matière de capitaux propres à maintenir. « Si les risques d’inflation persistent et conduisent à des sinistres supérieurs aux hypothèses utilisées dans leur modélisation financière, les assureurs pourraient devoir augmenter leurs réserves, ce qui aurait également un impact sur leur rentabilité », avance Swiss Re.