« Les connaissances des Canadiens sur le système de retraite régressent », a révélé l’Indice IRE 2022 de l’Institut sur la retraite et l’épargne (IRE), groupe de recherche créé par HEC Montréal. Quatrième édition, l’Indice IRE 2022 s’est établi à 35,7 %, en baisse pour une deuxième année de suite.
L’équipe de chercheurs a découvert qu’en moyenne, les personnes sondées ne savaient pas quoi répondre à plus du tiers des questions.
En outre, seuls 22,6 % des répondants savent qu’ils peuvent à la fois travailler et recevoir des prestations de retraite gouvernementales du Régime de pensions du Canada (RPC) et de la Régie des rentes du Québec (RRQ).
L’Indice IRE a sondé un panel Web de 3007 Canadiens de 35 à 54 ans pour mesurer leurs connaissances du système de revenu de retraite, à partir de 29 questions. L’Indice représente le pourcentage de bonnes réponses à ces 29 questions. Les chercheurs ont choisi de sonder les 35 à 54 ans parce qu’ils représentent une population en phase de forte accumulation d’actifs pour la retraite.
Des disparités sociodémographiques
Les participants devaient aussi répondre à 9 questions sur des caractéristiques économiques et sociodémographiques. Il apparaît entre autres que plus les personnes s’approchent de leur retraite, meilleures sont leurs connaissances financières à ce sujet. Ainsi les 45 ans et plus ont obtenu note supérieure à l’Indice IRE, alors que les 44 ans et moins ont obtenu des résultats en deçà de l’indice.
Le degré de scolarité a aussi été un facteur marquant. Les répondants ayant atteint le niveau des études supérieures surpassent largement l’indice.
Les résultats varient grandement selon l’industrie dans laquelle la personne travaille, ou travaillait, au moment de répondre au sondage de l’indice. « Les scores globaux moyens vont de 26,5 % en agriculture et foresterie à 45,3 % en finance et assurances et à 46,0 % dans les administrations publiques », peut-on lire dans le rapport de recherche.
Tirer les cordons de la bourse
Dans un ménage, la personne responsable des finances obtient le meilleur score, soit 37,9 %. Elle est suivie de peu par celle qui dit partager cette tâche avec son conjoint (score de 37,1 %). Les répondants dont le conjoint se charge des finances obtiennent un score de 24,9 %. Ceux qui confient plutôt cette tâche à un proche obtiennent un score de 19,9 %. Ceux qui ont préféré ne pas répondre obtiennent un score de 12,9 %.
L’augmentation du niveau salarial entre en corrélation directe avec l’augmentation des connaissances du système de retraite. Ainsi, les familles dont le revenu atteint 90 000 $ ou plus obtiennent un score supérieur à l’indice.
Régimes d’employeurs mal compris
L’Indice IRE révèle que les répondants ont obtenu un score moyen de 41 % aux volets REER, comptes d’épargne libres d’impôt (CELI), RPC et RRQ. En revanche, ils obtiennent un score moyen de 25 % quant à leurs connaissances des régimes d’employeur.
Les répondants de tous les âges ont éprouvé de la difficulté à différencier les types de régimes d’employeurs. À quel type de régime un travailleur peut choisir combien il cotisera ? Seulement 23,7 % ont répondu qu’il s’agit d’un régime de retraite à cotisation déterminée. L’autre choix était le régime de retraite à prestation déterminée.
Entre les deux régimes, seuls 20,4 % ont pu répondre que c’est celui à cotisation déterminée dont les prestations de retraite dépendent des rendements obtenus sur les marchés financiers.
Enfin, seuls 17,9 % ont pu identifier le régime de retraite à prestation déterminée comme étant celui qui protège contre le risque de vivre jusqu’à 100 ans, sans avoir des épargnes suffisantes pour payer les dépenses.
Selon le rapport de l’Indice IRE 2022, les répondants qui cotisent à un régime d’employeur font mieux au score global. Ils obtiennent un score de 40,2 %, par rapport à 31,4 % chez ceux qui n’y cotisent pas.
L’IRE dit constater que le niveau de littératie financière générale des Canadiens est relativement faible. Or, il se compare à celui observé dans les autres pays industrialisés, ajoute l’institut de recherche. Selon les chercheurs, les connaissances des Canadiens en matière de fiscalité « paraissent limitées ». Ils signalent que les connaissances financières des Québécois évoluent peu.