À l’échelle canadienne, les coûts de reconstruction ont augmenté de 4,8 % en janvier 2023, comparativement à janvier 2022. L’augmentation est du même ordre pour le Québec seulement. 

La firme Opta Intelligence opérationnelle a publié son rapport trimestriel le 7 mars dernier. Le plus récent rapport trimestriel d’Opta, qui couvrait le troisième trimestre, rapportait une hausse de 3,6 % sur une base annuelle. 

Parmi les plus grands événements météorologiques de 2022, le passage de l’ouragan Fiona a contribué à la hausse des prix de reconstruction dans les provinces de l’Atlantique. Les hausses sont nettement plus fortes que la moyenne nationale à Terre-Neuve-et-Labrador (6,7 %), en Nouvelle-Écosse (6,4 %) et à l’Île-du-Prince-Édouard (5,7 %). 

Au pied carré, il en coûte plus cher de reconstruire à Halifax qu’à Montréal pour un logement de 1 000 pi2, 2 000 pi2 ou 3 000 pi2. Le glissement annuel à Halifax est de plus ou moins 7 % dans les trois formats de résidence. 

Les répercussions de ce sinistre, dont les dommages assurés sont estimés à plus de 800 millions de dollars se feront encore sentir en 2023. 

Des craintes 

Opta précise que les projections à long terme demeurent complexes en raison de l’inflation toujours élevée et de l’impact des taux d’intérêt plus élevés sur la demande en construction. 

Le niveau d’endettement des ménages est préoccupant. Pour ceux qui doivent renouveler leur hypothèque à taux variable en cours d’année, l’augmentation de la dépense reliée à la propriété pourrait en surprendre plusieurs.

La solution de rechange qu’est la location au lieu de l’achat n’en est pas vraiment une, car le marché locatif moyen au Canada atteint un niveau record de plus de 2 000 $ par mois. Il y a cependant de très grandes variations d’une province à l’autre. 

« Les répercussions des pénuries de main-d’œuvre se font maintenant ressentir au-delà de la restauration/atténuation jusque dans la reconstruction, qui connaît des contraintes de capacité coûteuse et des retards dans les projets », indique Opta dans son rapport.

Les prix de l’essence, qui sont plus élevés dans l’est du pays, contribuent également aux coûts de reconstruction. Même si les coûts de certains matériaux ont connu une baisse comparativement aux sommets atteints durant la pandémie, les données d’Opta indiquent que le coût de reconstruction d’une propriété est encore de 12 % à 15 % supérieur en moyenne à ce que l’on enregistrait il y a trois ans. 

En appliquant les réajustements de l’assurance à la pleine valeur indexés en fonction de l’inflation, les coûts de reconstruction ont augmenté de 19,4 % au cours des trois dernières années et de 32,3 % au cours des cinq dernières années. 

La mise à jour trimestrielle d’Opta est issue des données sur les coûts de reconstruction dans 86 villes du Québec. Les chiffres sont fournis par environ 300 entrepreneurs.